Nuit Debout : l’étape d’après ?

par L’équipe de Fakir 17/04/2016

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La place de la République est remplie, et des Nuit debout ont essaimé en Province, et même à l’étranger. Très bien, la première étape est remplie.
Mais doit-on s’en contenter ?

Les Nuits Debout sont une belle réussite, largement couverte par la presse. Mais attention à ne pas se trouver si beaux en ce miroir médiatique. Attention à ne pas s’applaudir sur le chemin parcouru, sans voir tout celui qu’il nous reste à faire. Attention à ne pas croire que la "grève générale", voire la "révolution" vont advenir, parce qu’on les évoque de manière incantatoire dans les AG. Attention à ne pas s’aveugler sur l’océan de résignation, encore, dont est fait la France, parce qu’on a bâti notre mini-îlot de révolte.
Ces risques, nous ne les énumérons pas pour décourager, mais au contraire : pour les surmonter. Nous avons les ressources, l’énergie, la volonté, pour donner une nouvelle impulsion, pour aller plus loin. Mais vers où, justement ?

[(On se retrouve mercredi 20 avril à 19h à la Bourse du Travail, rue du Château d’Eau, à Paris ! Avec plein de monde et en fanfare.

Lien de l’événement : c’est par là !)]

Nuit Debout : l’étape d’après ?

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Messages

  • En effet. J’ai d’ailleurs écouté Lordon (malgré un son pourri).
    On récapitule : les partis, souvent rigides, dont certains se sont déconsidérés, dont beaucoup sont des "tremplins" à un pouvoir personnel etc... déplaisent à beaucoup de gens.
    Il me semble quand même qu’un truc avait été lancé, reposant beaucoup sur l’initiative des citoyens, un mouvement dont les participants strasbourgeois (insoumis) ont dit : "On fait ce qu’on veut". C’est dans l’air du temps.
    D’acc, on ne veut (ne voudrait) pas d’un(e) individu(e) providentiel(le).
    Mais quand même.

    Après tout, on peut, on pourra en 2017 ressortir le Tchio de 2012 : "Après les élections la baston" (enfin, si toutefois le "bifurqueur" car vous voyez à qui je pense, avait des velléités de ne pas "bifurquer" comme nous le souhaitons).
    Je n’en sais fichtrement rien. Cela m’apparaît comme l’option la plus raisonnable. En tous cas pour le moment je ne vois pas d’impératif à "lâcher" les 95 000 autres co-signataires, même si je participe à des "Nuits debout" en écoutant ce que les gens ont à y dire.

    Nous, à Angoulême, on est deux ou trois dizaines de gens à pratiquer régulièrement, depuis des décennies, la "convergence des luttes" et on est heureux d’en voir d’autres se bouger.
    Mais c’est vrai, la parlotte ça a ses limites. Et l’essouflement ne risque-t-il pas de gagner après des semaines ou des mois ?

  • (je triche pour mes 2660 caractères...)

    Tout ça pourrait se résumer en quelques mots : "Le temps presse, par rapport aux dommages causés à la biosphère" et "Il ne faudrait pas louper, à cause d’une exigence démesurée de "pureté" et "idéalisme", une occasion de bousculer les institutions, de les refonder... mais peut-être que je me gourre.
    Tout ce que je sais, c’est que depuis les années 80 mon conjoint et moi avons pris conscience de tendances dangereuses qui sont en train d’avoir des effets délétères.
    Je suis passée par la case "Verts" de 2002 à 2011, mais en tant que lectrice d’Hervé Kempf, mon côté "pastèque" a fini par me faire conclure, comme Martine Billard, qu’il fallait beaucoup plus qu’émettre des voeux pieux et donc repenser le système politique et "économique". Un "plan B" ça me plairait bien. Ou "C"...

    Le film "Demain" est bien sympa, mais... tout ce qu’on voit dedans nous le pratiquons déjà, et sommes une minorité. Si les actes individuels sont importants, tout le blabla sur les démarches personnelles est quand même une excuse des "dirigeants" pour ne rien faire, ou pour faire l’inverse, déconstruire de ce que l’écolo de base construit. Ils font de gros trous et on s’épuise à mettre des rustines à leurs conneries.

    Voilà c’est tout pour le moment.

  • Bonjour,
    Pour rentrer dans le sujet directement et répondre à l’une de vos interrogations :
    Vous (mr Ruffin) souhaitez pouvoir faire la jonction entre les classes populaires et "les bobos de nuit debout" comme vous l’avez souligné à plusieurs reprises, n’est ce pas ?
    Pourtant lors de votre intervention à l’émission onpc vous n’avez pas évoqué l’éducation (il me semble)
    Ne pensez-vous pas que la réponse est là ?
    Merci pour votre réponse

    cordialement,

  • C’est curieux vous proposez depuis le début d’être un moteur pour fédérer la contestation et quand on lève le capot on trouve rien. Alors que j’étais prêt à rejoindre l’équipe Fakir pour promouvoir le film et participer à la diffusion du journal, rien, silence total, pire vous supprimer tous les commentaires que je rédige en réaction à vos articles. En fait vous avez juste oublié de livrer le mode d’emploi de la révolte que vous appelez à moins que ce soit un leurre.

  • Nuit Debout est avant tout un média, bien plus qu’une mobilisation. C’est un média composite : beaucoup les médias mainstream en pamoison (comme le Hollandisme est mort, changement de cheval et pour lesquels on se formate), les sites "officiels" monopolisés par quelques "internationalistes" qui placent leurs billes à l’international et ne diffusent aucune info ni contenus à part à des appels à des "convergences" mondiales alors qu’il n’y a pas de convergences locales ou nationale (ou les habituelles). Ce média Nuit Debout fait écran à la lutte contre la loi El Khomri (et donc marginalise les questions centrales du travail et de la sécurité sociale - secondaires, prétextes...). Les contenus "fakiriens" n’y circulent pas. Il faut donc Occupy ce média et en faire un média au service des luttes et de l’éducation populaire. Dresser la liste des boites en lutte et autres luttes locales que chacun puisse contribuer à les soutenir, par les médias sociaux, et leur donner une importance nationale pour "leur faire peur" : partout (à Washington ils n’ont pas peur et ne sont pas près d’avoir peur). Car tout est dans tout et partout. Les luttes sont des luttes. Or elles sont transformées en abstractions, purs symboles dont on se pare pour accumuler du capital politique qui prépare le remplacement des vieux déconnectés par des déjà vieux connectés qui finiront le job (comme Tsipras : c’est sur ce genre de scènes qu’il est apparu).

    Le Concierge

  • @Éric GIBAULT

    Catalyseur, pas "fédérateur" pour ce que j’en ai compris.

    Car l’énergie vient de l’exaspération du pays tout entier. Dans le contexte d’un pouvoir à bout de souffle qui ne maitrise pas les nouvelles formes de fabrication du consentement (à la différence de nos prochains maîtres spécialisés dans le community management) beaucoup de pouvoirs tentent de capter la vague.

    Il peut y avoir différentes réactions chimiques... D’un début de retour vers la socialisation et la réappropriation de notre travail. A la captation totale de la plus-value par uberisation sous couvert d’illusionnisme numérique et de démocratie liquide versus droit du travail et sécurité sociale (donc coalition des travailleurs de toute nature). Ca dépend si l’idéologie triomphe sur le matérialisme auprès du plus grand nombre.

  • Abonnée à Fakir, reconnaissante pour le documentaire "Merci Patron" et heureuse de la naissance du mouvement "La nuit debout", moi même "sans dent de la classe d’hyper petite moyenne", travaillant depuis l’âge 17 ans et ayant habité jusqu’à 42 ans dans des chambres de bonnes de 7 à 9 m2, aujourd’hui, à 54 ans, grâce au 1% patronal, locataire d’un studio dans un immeuble en ruine du XIIIè donc estimant que j’ai le droit de dire ce que je vais dire là sans me faire traiter de bobo facho : je suis profondément écoeurée par l’attitude du mouvement face à l’arrivée de Finkielkraut. Si c’est ce genre de république (je n’y mets volontairement pas de majuscule) que vous défendez je n’en veux sûrement pas. Je viens d’apprendre que les propositions c’était finalement des insultes. Je suis convaincue que Finkielkraut venait par curiosité intellectuelle, ouvert à la compréhension du mouvement, à la rencontre et à l’échange. Mais l’histoire se répète, l’humanité est définitivement conne et c’est ce qui nous perdra nous tous qui avons besoin d’être défendus. Comme disent "les grands" ceux qui nous "mangent la laine sur le dos", "les lions ne se mangent pas entre eux" et c’est ce que les moutons s’évertuent à faire en bêlant leurs insultes. Finalement, il ne faut pas s’étonner du mépris de la classe des nantis vis à vis des incultes gueulards et insultants que nous sommes.

  • l’Etape d’Après : demander quelque chose de concret à nos chères élites ou réclamer un droit.

    Personnellement, je demande qu’on mette au point un système qui me permette d’affecter mes impôts.

    Vous allez me dire : me parle pas d’impôt en plein mouvement social, c’est con comme idée, barre-toi...
    En réalité, vu que tous les français sont concernés, c’est le seul moyen alternatif au vote qui permettrait d’exprimer une part de notre souveraineté efficacement.

    Nos sous, nos choix, qu’ils soient énergétiques, culturels, écologiques, sécuritaires, chacun règle son curseur et en est responsable. Aujourd’hui chacun à son petit espace connecté à lui à la banque ou à la foirfouille ET aux impôts, donc c’est possible.
    Ça choque parce que ça implique de casser le modèle et de faire confiance à ses voisins pour qu’ils fassent des choix qui ne soient pas trop cons et qu’ils complètent là où moi je ferai les impasses.
    Le système reste à inventer et à tester mais il peut amener les gens à "vouloir" payer l’impôt, parce qu’il pèsera, qu’il aura plus de précision qu’un simple vote et qu’il sera réellement l’expression d’une citoyenneté.
    Je trouve l’ idée énorme, juste énorme. Je la partage sur votre site parce que l’actualité, nuits debout, onpc, etc. maintenant ou jamais ... une fois les nuits debout couchées, il n’y aura plus de droits à prendre.
    Si ça tombe dans une oreille intéressée c’est tant mieux.
    LW

  • Ce n’est pas inintéressant ce qu’écrit Musée de l’Europe ! Et même pas con du tout.
    Notamment sur le rapport entre "nuit debout" et "Loi El Khomri"
    Mais bon, pas grave.

    Pour le moment

    Comme disait Lordon (à peu près) "Quelque chose se passe". On ESSAIE quelque chose.
    Vendredi soir, dans la ville de la BD je suis entrée en contact avec des jeunes, vous savez ces jeunes pas très politisés, mais qui vont devoir se farcir les conséquences des dérives ultra-libérales des 30 "piteuses" et de l’hybris des prédateurs capitalistes.
    Accessoirement, aujourd’hui sur Twitter un dialogue avec un jeune réac m’a conduite (sur conseil d’un autre Twitos) à aller visionner une conférence sur le matérialisme et le marxisme. Moi qui manquais de bases théoriques, ça m’ouvre des perspectives.
    La suite ? Franchement il est trop tôt pour le dire.
    J’aimerais tant monter à Paris mercredi, mais le temps, le pognon, non. Je suis sûre que, de toutes façons, plein de gens intelligents auront de bonnes idées.
    Et on va suivre ça à distance.
    La vidéo sur le matérialisme historique ? C’est là
    http://www.dailymotion.com/video/x9165d_conference-de-marxisme-1-le-materia_news

  • Aurelia.lulu@hotmail.com
    Si nous voulons un mouvement qui ne soit pas comme le fonctionnement de la France, centré sur Paris, évitons d’utiliser le mot "province" telle une république jacobine.

  • Bonjour à tous et bravo à l’équipe de Fakir.

    Comme beaucoup, j’aimerais que la situation change et que la société devienne plus juste. J’ai participé par le passé à un forum social mondial et ai suivi le mouvement des Indignés. Mon constat est que l’éparpillement des idées et des propositions mène à leurs disparitions naturelles.
    Je croise les doigts pour qu’il ressorte quelque chose du mouvement Nuit Debout surtout à juste un an et demi des élections.
    L’idée de développer une démocratie participative pour redonner du pouvoir au peuple doit pouvoir réunir toutes les différences au sein du mouvement naissant. Seul ce point doit être mis en avant afin d’être audible et clairement identifiable. Si nous obtenons le droit de voter pour chaque sujet via internet, comme cela est déjà le cas dans certains pays, les idées de justice s’imposeront d’elles-mêmes avec le temps et les chambres parlementaires perdront leurs raisons d’être...
    Enfin c’est juste mon avis, concentrer les efforts sur un point pour ne pas se perdre...

    Bonne continuation à tous.

  • Il y a du progrès Fakir publie mes réactions ! Ce mouvement trouvera difficilement un autre mode fonctionnement que celui du blablabla. Pourquoi ? C’est sa seule finalité car si demain il faut sérieusement passer à l’action je ne vois pas dans cette composante les ressources nécessaires. On veut bien faire la révolution mais à moindre coût comme la révolution pacifique n’est-ce pas ?

  • J’ai participé à des assemblées place de la République et tout le monde semble se focaliser sur des détails (quels droits, quelles actions, quelle banderole... ?) alors qu’il faudrait synthétiser un seul message et le diffuser massivement, par tous les moyens. Pour moi, il s’agit d’un mouvement qui se résumerait à une refonte totale de l’idée démocratique pour en faire une démocratie active. Dire clairement que nous ne voulons pas d’élections en 2017. Cela passerait par une nouvelle constitution avec vote par tirage au sort pour l’assemblée nationale, par exemple.

  • Heu juste un détail qui semble échapper à beaucoup ici comme dans toutes les manifestations de Nuit debout. C’est bien de vouloir changer le monde mais sans pouvoir on fait quoi ? Il faudrait peut-être déjà s’interroger sur comment fait-on pour l’avoir ? Oh là ! J’ai écrit une connerie ??

  • La première révolution, c’est jeter sa télévision, merci !!!!

  • tres bonnes graines de planter encore un peu de temps et de patience afin que le mouvement devienne europeen le nord est frileux allons le rechaufer