Les gentils gagnent toujours à la fin…

par L’équipe de Fakir 19/10/2010

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Un siècle d’histoire en témoigne : on gagne toujours à la fin…
à condition de se bouger le cul. Pas de place pour la résignation !

« La réforme est déjà passée au Sénat… De toute façon, on ne nous écoute pas… Qu’est-ce qu’on y peut ? »
Un parfum de résignation flotte, souvent, sur les esprits. Comme si, malgré les mobilisations des cheminots, des raffineries, des enseignants, des lycéens, et maintenant des routiers, nous étions condamnés à la défaite. Or, c’est l’inverse qui est vrai : on gagne (presque) toujours à la fin… à condition de se bouger le cul !

1906 : Le repos hebdomadaire

« Ce n’est pas possible ! » – proclamait à l’époque le patronat
(sur le même air qu’aujourd’hui pour les retraites, la Sécu, la taxation des capitaux, etc.). Mais des grèves dures éclatent, cette année-là, dans le Nord. A Paris, les agents des Postes se mettent en grève.
Le ministre révoque d’office les grévistes ! Vient le 1er mai. La jeune CGT a annoncé qu’elle ferait de ce jour-là, un « 1er mai pas comme les autres » et a décidé de canaliser tout l’effort syndical vers une seule revendication : la journée de huit heures. A Paris, la peur est extrême. Les bourgeois achètent des conserves, et s’enferment chez eux. Les capitaux s’enfuient. Clémenceau, chef du gouvernement, reçoit les dirigeants de la CGT et les prévient qu’il sera impitoyable. 45000 hommes de troupe sont massés à Paris. Le secrétaire général de la CGT est, préventivement, arrêté et inculpé ! Le 1er mai se passe sans trouble important – mais de nombreuses grèves prolongent l’arrêt de travail. Les ouvriers n’obtiendront pas les quarante heures… mais y gagneront la loi du 13 juillet 1906 qui rend obligatoire le repos hebdomadaire. Merci à eux !

1936 : Les quarante heures par semaine

« Ce n’est pas possible ! » – proclamait à l’époque le patronat. Et cette mesure, pas plus que les congés payés, ne figurait dans le programme du Front Populaire. Mais juste après la victoire dans les urnes de la gauche, des grèves éclatent dans des usines d’aviation du Havre. Le 11 mai, 600 ouvriers et 250 employés des usines Breguet arrêtent le travail pour demander la réintégration de deux militants licenciés pour avoir fait grève le 1er mai. L’usine est occupée et les tentatives de la police de déloger les grévistes échouent. En deux jours, ces derniers obtiennent satisfaction. Le 13 mai, c’est au tour des usines Latécoère, à Toulouse, puis le 14 à celles de Bloch, à Courbevoie, d’être occupées. Le mouvement se répand comme une trainée de poudre, atteignant rapidement les entreprises voisines, puis toute la France ! Même la droite, bousculée, effrayée, votera alors, au Parlement, pour les congés payés et les quarante heures – réclamés par les ouvriers. Merci à eux !

1945 : La Sécu, les retraites, la SNCF, EDF

« Ce n’est pas possible » – proclamait à l’époque le patronat. Mais les Résistants sortaient des maquis avec des fusils, leurs esprits étaient également armés – tandis que les patrons avaient collaboré avec les Allemands. En six mois, malgré l’hostilité des sociétés d’assurances, de l’Ordre des médecins, le ministre Ambroise Croizat, soutenu par les militants – via des pétitions, des réunions, des menaces de grève – a imposé une révolution sociale en France : ensemble, ils ont bâti toutes les institutions qui, jusqu’ici, ont préservé les vieux, les malades, les veuves, de la pauvreté. Merci à eux !

2006 : Retirer le Contrat Première Embauche

« ce n’est pas possible » – proclamait à l’époque le patronat. Ou plus exactement, dans la bouche de Laurence Parisot : « Il n’est pas raisonnable d’exiger un retrait du CPE. Ce dispositif a été voté par la représentation nationale. Je crois que cette logique de rapport de force, n’est pas une logique très constructive. » Eh bien, ils l’ont ravalé, leur projet de sous-contrat pour les jeunes - grâce aux mobilisations des étudiants, aidés par les salariés. Merci à eux !

L’histoire en témoigne : les cheminots tout seuls ne gagnent pas. Les infirmières toutes seules ne gagnent pas. Les étudiants tout seuls ne gagnent pas. Les enseignants-chercheurs tout seuls ne gagnent pas, etc. Tous unis, en revanche, ils gagnent à chaque fois : les conditions de la victoire sont aujourd’hui réunies. On va leur mettre une raclée !

Cet article est issu d’un tract écrit et distribué par l’équipe de Fakir (et quelques camarades) lors de la manifestation du 19 octobre à Amiens. On manquait donc de place pour Mai 68, les conquêtes des années 70 (couverture chômage, par exemple), 1986 et la loi Devaquet, décembre 1995, etc.

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