Frédéric Lordon : "Ca n’est pas un film, c’est un clairon !"

par L’équipe de Fakir 24/02/2016

On a besoin de vous

Le journal fakir est un journal papier, en vente dans tous les bons kiosques près de chez vous. Il ne peut réaliser des reportages que parce qu’il est acheté ou parce qu’on y est abonné !

Frédéric Lordon va publier, en der du prochain Monde diplo, une apologie de Merci patron ! On vous livre ses dernières lignes :

Publié le 25/01/2016.

Si des Klur coachés par le camarade Ruffin ont le pouvoir de mettre Bernard Arnault à quatre pattes, c’est bien qu’en face, on a peur. Confusément conscience que tant de vilénies accumulées ne pourront pas rester éternellement impunies, et peur.

Mais alors quid de dix, de cent Klur-Ruffin, d’une armée de Klur-Ruffin ? Et puis décidés à obtenir autre chose que la simple indemnisation de la misère ? Et si l’espoir changeait de camp, si le combat changeait d’âme ?

[*De cet événement politique potentiel, il faut faire un événement réel. *]

Le propre des films d’action directe c’est qu’ils propagent leurs effets bien après leur dernière image. De celui-ci, on sort chargé comme une centrale électrique et avec l’envie de tout renverser – puisque, pour la première fois, c’est une envie qui nous apparaît réaliste. Écrasés par la félonie de la droite socialiste, par l’état d’urgence, et la nullité des boutiques de la gauche, Merci patron ! nous sort de l’impuissance et nous rebranche directement sur la force.

Ça n’est pas un film, c’est un clairon, une possible levée en masse, un phénomène à l’état latent. De cet événement politique potentiel, il faut faire un événement réel.

Écrire un commentaire

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Messages

  • C’est exactement ça. On hallucine en sortant du cinéma et moi ce film m’a fait un grand bien. C’est possible même si c’est dur tout est possible.Comment quelque type ont mis à genou LVMH et de plus j’ai rigoler. En rentrant chez moi le soir tard ma femme me dit "alors il est bien ?" et je répondis "j’ai rigolé comme si j’avais vu bienvenu chez les ch’tis".
    Merci Fakir et Merci camarade Ruffin.

  • Hier soir a été couronné aux Césars le docu de Mélanie Laurent, Demain. Ironie du sort et de la programmation, Mélanie Laurent est l’égérie de Dior, donc payée par Bernard Arnault, qui doit partager absolument le propos du film de son employée ! Et le poison ( le parfum ) dont elle fait la pub s’appelle hypnotic poison ! En a-t-elle offert un flacon à Pierre Rhabi ? Donc pendant qu’elle versait les larmes convenues aux Césars, mon fils et bien d’autres regardaient Merci Patron aux 7 Parnassiens en compagnie des Pinçon-Charlot !

  • Quelle belle fable sur la revanche des petits , des exploités , des sans grades , des honnêtes gens sur des prédateurs qui ne doivent leur aisance matériel qu’a une formatage de cerveau et une dose en plus de gros cynisme bien coorosif et très aplaudi !
    On sent une légère brise de réparation sociale passer . Cela fait un bien fou de voir "piéger" un gros bonhomme du CAC par un petit peu de malice et de grande audace .
    Et si des milliers de Klucks se donnaient la main ? guidé par des esprits audacieux , malicieux , non perverti comme MR Ruffin !

  • Frédéric, tu le dis si bien, on sort du film avec la patate, avec le sourire, mais le sourire qui mord. L’envie de faire la révolution. Oui, comme tu dis ça nous paraît presque réaliste.
    Merci François Ruffin, de nous montrer que c’est possible. Déjà ça, les puissants qui tremblotent, c’est possible et c’est énorme. Alors tout renverser, ça redevient possible d’y penser.
    Depuis l’AG de LVMH avec Marie-Hélène qu’on a écouté chez Mermet et qui nous laissait pleins de rage, de colère, mais impuissants, tu n’as pas chômé et tu n’as pas lâché le morceau. Chapeau. C’est une belle leçon. C’était pas fini. T’as pas lâché l’affaire et tu peux en être fier. On a plus qu’à s’y mettre et à faire comme toi. Tous, là où on est, comme on peut. Y croire et ne pas lâcher le morceau.