Dénoncez votre patron !

par L’équipe de Fakir 19/10/2012

On a besoin de vous

Le journal fakir est un journal papier, en vente dans tous les bons kiosques près de chez vous. Il ne peut réaliser des reportages que parce qu’il est acheté ou parce qu’on y est abonné !

Ça y est : le Comité d’intervention en assemblée générale des actionnaires (Ciag) est lancé. Il compte déjà 152 membres. Il vous attend. Et il attend aussi vos dénonciations...

L’histoire que nous allons vous raconter se déroule dans la City, en 2004.
Imaginez-vous à cinq heures du matin, dans les rues de Londres, avec ces grandes tours illuminées.

« Cinq heures, c’est l’heure du nettoyage. C’est l’heure où des petits travailleurs et travailleuses besognent dans les tours. Pour aspirer, astiquer, ranger et vider les poubelles pleines de chiffres à plusieurs zéros qui ne sont que des sous-estimations de montants qui vont être tradés lorsque le matin sera levé.
L’un de ces travailleurs est Abdul Durrant. Pour astiquer les bureaux de HSBC, Abdul est payé la somme faramineuse de 6,5 € de l’heure. Qui dit mieux ? Abdul à six enfants, et est le seul à avoir des revenus à la maison.
Aidé par des activistes, Abdul se rend à l’assemblée générale des actionnaires pour se confronter directement au patron de HSBC, John Bond.

Abdul Durrant rentre dans la grande salle peuplée de financiers en costards cravates, parfumés aux billets et prend la parole sans la demander :
– Bonsoir, je m’appelle Abdul Durrant, et je suis actuellement la personne qui nettoie votre immeuble. Je suis venu ce soir pour vous poser quelques questions.

John Bond, bien embêté :
– OK. D’accord.

– Je nettoie votre bureau tous les jours de ma semaine, et j’y vois toujours les photos de vos enfants sur votre bureau. Vous savez, ça me rend triste. Ça me rend triste car je réalise que mes propres enfants n’auront pas la même vie que les vôtres pour une raison très simple : je reçois le salaire minimum et chaque mois je dois me battre pour nouer les deux bouts. La plupart du temps, ils vont à l’école sans un repas convenable, sans avoir pu acheter les livres dont ils ont besoin et le matériel nécessaire.
Vous savez ce qui attend es enfants ? La même que tous les autres du quartier ! À ces gamins, vous leur donnez le choix soit de faire comme moi, nettoyer le bureau des autres pour un salaire de misère, soit de voler. Devenir ce que vous appelez des délinquants. Vous choisiriez quoi à leur place ?
On travaille dans le même bureau, mais nous vivons dans des mondes différents.
Moi, tout ce que je vous demande, c’est de vous rencontrer. Qu’on puis parler de mon salaire et de celui de mes collègues. On ne vous demande pas la lune. On ne veut pas vos bureaux. On ne veut pas vos emplois. On veut même bien garder les nôtres. Mais on ne veut pas travailler pour ce salaire-là.

John Bond, énervé :

OK OK, je vais vous rencontrer, faites ce que vous voulez mais arrêtez de parler ! Laissez continuer notre réunion. Je ferai ce que vous voulez, mais arrêtez de parler !

Cette petite histoire, un peu naïve, est celle de petites gens qui ont augmenté le salaire des travailleurs de 42 % par rapport au salaire minimum ! Cette petite histoire est celle de gens qui ont acquis un droit à se syndiquer, le droit d’avoir des jours de congés payés, le droit de tomber malade sans se faire licencier. »

[*Cette anecdote*], les Belges Nic Gortz et Daniel Zamora sont venus la raconter à la fête de leurs défaites, le 6 juin dernier. Et ça collait parfaitement avec nos expériences : pourquoi, dernièrement, Jean-Charles Naouri, PDG de Casino, a-t-il abandonné ses poursuites contre Fakir et « Là-bas si j’y suis » ? Parce qu’il redoutait qu’on intervienne, pour la troisième année d’affilée, en assemblée générale des actionnaires. Pourquoi Bernard Arnault, le PDG de LVMH, a-t-il reculé, un peu, temporisé au moins, dans la délocalisation de ses usines de costumes vers la Pologne ? Parce que Marie-Hélène Bourlard, déléguée CGT d’ECCE, l’a chahuté en pleine AG à nos côtés.

[*C’est une forme d’action*] qu’ils redoutent : rares sont les lieux, comme ces AG, où travail et capital peuvent se confronter en direct. Nous allons donc, désormais, pratiquer ces incursions avec méthode, constance, organisation. Qu’on transforme leurs réunions en carnaval ! Qu’on colle des insomnies à nos dirigeants !

[*Notre comité*] compte déjà 152 membres, prêts à devenir actionnaires d’un jour – dont Jean-Pierre Garnier, Gérard Mordillat, Leïla Chaibi, la Compagnie Jolie Môme, Le Pavé, etc. Venez grossir nos rangs !

[*Surtout*], il nous faut désormais monter des dossiers. Repérer des entreprises en lutte. Contacter des syndicalistes ou des ONG. Car une chose est sûre : nous ne ferons rien sans les premiers concernés, les salariés – ou les exploités du Sud. Nous serons là en appui, pour les aider – mais pas pour les remplacer.

[*Voici donc, en gros, notre calendrier :*]

D’ici l’automne, nous montons des dossiers – c’est le moment, donc, de dénoncer votre patron !

Dans le courant de l’hiver, nous sélectionnons quelques multinationales – et en informons les adhérents ( de façon clandestine).

En début d’année 2013, vous passez à votre banque, vous achetez une action.

Au printemps, la saison des AG, nous devenons le cauchemar du CAC 40 !

Comment adhérer au Ciag ?

Rien de plus simple :
vous demandez une action Fakir en adressant un courriel à eric@fakirpresse.info

ou bien vous téléchargez un bulletin d’inscription ici que vous remplissez et renvoyer à l’adresse suivante :

Journal Fakir
9, rue de la Hotoie
80000 Amiens

Dès lors, vous êtes membre du Ciag. Puis on vous communiquera, en temps voulu, la méthode pour acquérir une vraie action d’une entreprise du CAC 40, ainsi que le jour et l’heure de l’intervention en assemblée générale.

Si vous manquez de sous, nous vous paierons votre action. Mais c’est nous qui encaisserons les dividendes, eh eh !


Ils ont les millions.
Nous sommes des millions !

Ils ont l’argent,
Nous avons les gens !

Et c’est pour ça qu’à la fin
c’est nous qu’on va gagner !

Portfolio

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Messages

  • je sais pas si c’est vrai mais il paraitrait qu’en 36 ,ce que le mouvement ouvrier voulait ,c’était pas des congés mais la main mise sur les moyens de production.
    La CGT avait çà dans sa charte , est ce que vous ne pensez pas qu’il est temps de remettre cette idée à l’ordre du jour ;les scops sont la preuve que l’on bâtir une autre forme de de production que celle que nous délivre le capitalisme privé ;

  • Je désire suivre cette "affaire"

  • Bonjour,

    Je veux devenir anti actionnaires.

    Merci de m’envoyer le formulaire, l’idée est top.

    Johann.

  • Bonsoir,
    Ce qui me gène dans ce Comité d’intervention en assemblée générale des actionnaires (Ciag), c’est qu’il faille "acheter une action"...
    Je suis technicien à France Télécom et depuis le début j’ai refusé de posséder des actions, même celle qu’ils donnaient "gratuitement" cela a été NON !

    Je ne suis pas complètement "archaïque" comme ils disent, je sais bien que seuls les actionnaires peuvent rentrer dans le salon des AG.

    Bonne soirée à vous.

  • Bonjour,
    C’est oukonadaire ?
    Cyril

    • Toutes nos excuses. Nous avons oublié de mentionner les conditions d’adhésion au Ciag...

      Rien de plus simple : vous demandez une action Fakir en adressant un courriel à :
      eric@fakirpresse.info ou bien vous remplissez un bulletin à télécharger dans l’article ci-dessus et vous l’envoyez à l’adresse du journal indiquée dans ce même article. Dès lors, vous êtes membre du Ciag. Puis on vous communiquera, en temps voulu, la méthode pour acquérir une vraie action d’une entreprise du CAC 40, ainsi que le jour et l’heure de l’intervention en assemblée générale. Si vous manquez de sous, nous vous paierons votre action.

  • Vous ne pensez pas que cette info capitale va arriver aux oreilles et aux ordis desdits partrons (il leur suffit de vous envoyer un mail pour devenir membre du Ciag) qui vont du coup être informés de l’action ?
    Question peut-être naïve...
    Très bonne initiative au demeurant.

  • Moi je pense qu’il ne faut pas acheter une action mais se réunir pour en acheter le maximum. Et un beau jour on va voir le patron et on lui dit :
    Bonjour monsieur l’ex patron, vous voyez la porte c’est par là !!!

  • Juste pour vous dire merci. Je ne savais pas que Fakirpresse excite, j’ai l’info par mon délégué principal.
    Je suis membre de la délégation syndicale à Bruxelles SETCA.

    Merci beaucoup j’adhére au Ciag et j’acheterai mes actions.

    Merci encore

  • Super votre idee.
    Faites le maximum de pub, et ca risque de marcher vite fait.
    Yen a marre des rapaces qui nous ecrasent.

  • Et CIAGagne bien ?
    Oui si on adhérons !
    Et CIAGagne quoi ?
    Ben qu’c’est nous, qu’on va gagner !
    Et CIAG marche comment ?
    Tu paye pas cher et tu peux l’ouvrir !
    CIAG roule, j’adhère,
    et j’deviens anti-actionnaire.