La bataille de l’après : 14 juillet ?

par François Ruffin 15/06/2020

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On va les croire, vraiment ?
Les laisser nous refaire le coup du « rien ne sera plus comme avant » ? Ou alors on se rassemble, et on lutte, pour reprendre nos mille Bastilles ?

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La bataille de l’après : 14 juillet ?

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Il faudra nous rappeler que notre pays tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. “Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.” Ces mots, les Français les ont écrits il y a plus de 200 ans. Nous devons aujourd’hui reprendre le flambeau et donner toute sa force à ce principe. »
C’est Emmanuel Macron qui déclarait ça, durant la crise du coronavirus. Au milieu de plein d’autres formidables promesses : « la souveraineté alimentaire », « la relocalisation », « la santé gratuite », etc.

Qui y croit ?
Pas moi, pas nous.
Pas un mot.
En 2008, déjà, ils nous ont fait le coup : « Une certaine idée de la mondialisation s’achève », « la toute‐puissance du marché était une idée folle », mais tout a continué comme avant. Cette fois encore, ils l’ont juré, main sur le cœur, « déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, est une folie ». Mais qu’on prenne les paris ? Ils vont vite oublier, ils ont déjà oublié, et leur seul souci est de « rebondir », « relancer », « repartir », de l’avant, comme avant, pire qu’avant.

On le sait, on ne leur accorde aucun crédit.
Depuis quarante ans, nos dirigeants servent l’argent avant les gens, la finance avant la France, les multinationales avant l’intérêt général. Ils ne changeront pas, jamais. Il nous faut en changer, les chasser de l’Élysée, des ministères, de tout un État colonisé par les Sanofi et les lobbies, les BlackRock et les Monsanto.

Le 14 juillet 1789, le peuple a pris la Bastille. Le travail n’est pas fini : il reste mille Bastilles à prendre.

Cette date, cette grande date, ce coup de tonnerre dans l’Histoire, n’appartient pas à un président des ultra-riches qui distribue des médailles en chocolat. Cette date est à nous, au peuple de Paris, au peuple des « faubourgs », on dirait les banlieues aujourd’hui, au peuple de France, qui renversa ses tyrans, qui fit trembler les seigneurs d’alors. Faisons trembler nos seigneurs.

#MeToo, Gilets jaunes, Nuit Debout, #BlackLivesMatter, Jeunes pour le Climat... Les mouvements se suivent et ne se ressemblent pas. Chacun dans son couloir, un peu, pour l’instant, des casernes de pompiers aux ambulanciers, des blouses blanches aux couleurs des quartiers. Que tous ces espoirs et toutes ces colères se rassemblent, et vous verrez quel fleuve immense, puissant, va se former ! Débordant d’enthousiasme ! Emportant tout sur son passage !

Le 14 juillet est là pour ça.
Le 14 juillet nous tend les bras, prêt à réunir la Nation, dans sa diversité. Que chacun vienne avec sa pancarte, sa banderole, son mot d’ordre. Que chacun s’habille à sa mode, en jaune, en vert, en rouge, en rose, en noir. Que chacun manifeste à sa guise, en sac-poubelle, derrière un char, à la queue-leu-leu, en marche arrière. Que chacun le fasse où il préfère, à la Concorde ou à République, en centre-ville ou sur un rond-point.

C’est maintenant, c’est le moment. Pour que « le monde d’après » ne ressemble pas à celui d’avant, en pire.

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