Le grand bond en arrière écologique

par Sylvain Laporte 12/07/2016 paru dans le Fakir n°(74) 20 février 2016

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On va sauver la planète grâce « aux marchés », main dans la main avec « le secteur financier ». Voilà la morale de la COP21 parisienne. « Parvenir au plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre », d’accord. Mais sûrement pas en entravant le libre-échange !
C’est juste que ce grand raout s’inscrivait dans la continuité d’un « grand bond en arrière écologique », parti des Etats-Unis et qui a ensuite conquis le monde...
Retour sur cette histoire qui, aujourd’hui encore, oriente les décisions, dessine notre avenir.

4 décembre 2015 : François Hollande, mon amour, c’est la finance
« Le secteur financier est au rendez-vous de cette COP21. »
C’est au Bourget que, au printemps 2012, le candidat François Hollande lançait son fameux « Mon adversaire, c’est la finance ». C’est au même Bourget que, ce 4 décembre 2015, son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, se lance dans une véritable déclaration d’amour devant les financeurs privés : « Nous avons un engagement très actif du secteur financier… Les acteurs financiers ont un rôle tout à fait majeur à jouer… Vous êtes les acteurs majeurs du tournant de la COP21, et c’est à ce titre que je voulais à la fois vous féliciter et vous saluer… »
Mieux, on croirait qu’il a reçu un mandat de la Finance : « Il ne faut pas que les ministres soient en retard par rapport à la société civile et au secteur financier. » Voilà le « secteur financier » placé sur un pied d’égalité avec la « société civile », le nom science-politiquement correct pour le peuple. Comme si les gouvernements étaient élus par les deux…
Ou même, mieux : « Toute notre tâche va être de faire que les gouvernements représentés par leurs ministres soient à la hauteur des instructions qu’ont données les présidents et les Premiers ministres et à l’unisson de l’effort que l’on constate dans le secteur financier. » Etrange formulation, le « secteur financier » apparaît, dès lors, à l’égal des chefs d’Etat…
Nulle part, évidemment, le camarade socialiste ne mentionne une « taxe sur les transactions financières », la « lutte contre la fraude », la « fin des paradis fiscaux », la « régulation bancaire », etc. Grâce à la finance, le monde se porte si merveilleusement bien.

1973 : Nixon, l’écolo étatiste
« Seule une action gouvernementale peut efficacement assurer la protection, le développement et l’amélioration de l’environnement dans sa globalité. » Qui déclarait ça le 2 décembre 1970 ? Le président américain, et républicain, Richard Nixon, dans la foulée du Jour de la Terre. Très loin, à l’époque, de vouer une pleine confiance aux marchés.
Et il ne fait pas que promettre : il joint les actes à la parole.

Ainsi à Globe, Arizona. Un petit patelin de sept mille âmes, où une firme – la Metate Asbestos Corporation – extraie l’amiante d’une mine. Les affaires tournent tranquille. Jusqu’en 1973. Cette année-là, « l’Agence de protection de l’environnement américaine (EPA) déclare l’amiante ’polluant de l’air dangereux’, raconte le journal local, le Spokesman Review. La Commission de contrôle de la qualité de l’air du Comté de Globe releva une émission de quantité de particules d’amiantes, lui ordonna de fermer définitivement sa mine » (5/2/1980).
C’est un exemple, parmi pas mal d’autres.
La toute jeune EPA, née en 1970, réprimande, sanctionne, fait plier le business. Ses agents fédéraux, disséminés dans dix capitales régionales, cartographient le paysage industriel américain, divisent le pays en 247 zones, les classent en deux catégories : celles qui respectent la loi, et les autres. Et à ces dernières, l’EPA impose la mise en œuvre de plans, avec limites d’émissions, réglementations, pénalisations à la clé….
Tout ça avec l’appui de la Maison Blanche.

Nixon fait voter une batterie de lois, dont la plus ambitieuse sur la pollution de l’air. « L’adoption du Clean Air Act a marqué une ère nouvelle dans le domaine de la prévention atmosphérique aux Etats-Unis, note le chercheur au CNRS Olivier Godard, dans la revue Économie internationale. Cette loi attribuait pour la première fois au gouvernement fédéral la responsabilité de définir des normes nationales contraignantes, plutôt que de laisser chaque État définir la politique environnementale de sa convenance. »

1977. Carter, un « programme agressif »
Richard Nixon a créé l’outil, Jimmy Carter va l’armer.
Sous sa présidence, les règles se durcissent : tout manquement aux normes environnementales doit être transmis à la Justice. Et le ministère annonce, début 1978, qu’il « poursuivra toute violation obstinée des lois comme un crime environnemental. Contre ces transgressions, insiste-t-il, le Département de la justice a déjà commencé à convoquer des enquêtes de grands jurys contre les individus comme contre les entreprises. » Pour l’EPA, la mission se renforce : « Poursuivez d’abord, négociez plus tard. »

Barbara Blum, dirigeante de l’EPA, promet un « programme agressif » contre les sites pollués. L’agence en dénombre 32 254 dans tout le pays, dont 838 jugés critiques.
Le Congrès en fait une urgence, et confie à Jeffrey Miller un « Groupe d’intervention sur les déchets dangereux ». Fort de ce soutien, Miller galvanise ses agents : « Obtenez tout ce que vous pouvez. Restaurez les eaux souterraines contaminées de chaque site à sa situation originelle. »

Les Etats-Unis apparaissent alors comme des précurseurs, prêts à défendre l’environnement contre l’argent. Fin 1980, l’EPA s’offre carrément un Bureau d’application du droit pénal. Aux côtés des scientifiques, se trouvent des avocats… et des enquêteurs criminels professionnels ! Mais il n’aura pas trop le temps de fonctionner.

Car le big business paie (1,6 milliards de dollars sur cinq ans pour le Superfund, la loi fédérale visant à nettoyer les sites dangereux, votée en 1980). Mais surtout, il s’organise, prépare sa riposte.
Bientôt, tout va changer.
L’histoire va s’inverser.
Et tout comme sur le plan social, ou fiscal, on va assister à un « grand bond en arrière écologique ».

1980. Reagan, « combat contre les bureaucrates »
« La pollution de l’air est déjà considérablement contrôlée. » Trop, même. Voilà l’opinion de Ronald Reagan, candidat républicain à la présidentielle : on embête les entrepreneurs avec des salades. « La première règle de la bureaucratie est de se protéger d’elle-même », répète-t-il à l’envi. Et l’EPA, dans son viseur, n’échappe pas à cette règle…

Il s’est entouré de personnalités fortes, hardies, audacieuses, assez pour mener une contre-révolution.
Anne Gorsuch, républicaine du Colorado, hérite de la direction de l’EPA, ce «  groupe d’environnementalistes ». D’après elle, l’Agence « publie une série de régulations harcelantes et dépense des milliards de dollars sans accomplir la moindre chose, se félicitait Freda Poundstone, lobbyiste de l’industrie. C’était une vraie fanatique. Elle partageait toutes les valeurs du président. Je sais qu’ils étaient sur la même longueur d’onde. Ils ne voulaient plus de toutes ces conneries pendant vingt-cinq ans de plus. »

Au ministère de l’Intérieur, Reagan place James Watt pour gérer les terres publiques. Lui se fixe un objectif : « Combattre ces bureaucrates et ces avocats qui lancent un défi aux libertés individuelles et aux libertés économiques. »

Le Budget, enfin, accueille David Stockman. Un homme pour qui l’EPA constitue une « bombe à retardement de réglementations », « un incroyable bourbier de contrôles et de procédures, un monument à l’excès aveugle, surpuissant de plusieurs milliards de dollars ». Pour l’environnement, il propose à son président « des corrections réglementaires rapides, complètes et d’une grande portée pour étouffer l’effusion ahurissante de régulations particulièrement partisanes. »

Voilà le programme ! Cette équipe de choc, main dans la main avec les industriels, est prête à tout défaire…

1981. Assaut sur l’EPA
Entre janvier et août 1981, l’industrie et la finance émettent 2 500 propositions de déréglementation. Ceci à la demande de la Maison blanche, qui a formé un « Groupe d’intervention présidentiel pour l’allègement réglementaire », dirigé par George Bush. Ce sont les cahiers de doléances des multinationales !
34 normes environnementales sont immédiatement gelées. Plus de mille autres sont réexaminées par le Budget, et de fait suspendues. Le contrôle des pesticides, des produits chimiques, des nouvelles usines : supprimé. La réduction du plomb dans l’essence : levée.

L’EPA grogne, s’oppose, forte des ses milliers d’agents, de ses millions de dollars. Mais trois semaines après son arrivée, Anne Gorsuch ne lésine pas : elle supprime le bras armé de l’agence, le Bureau d’exécution, ses deux mille juristes, avocats techniciens. Les agences régionales sont centralisées, avec interdiction de prendre des mesures coercitives. La direction fiche ses scientifiques en fonction de leur couleur politique, de leur proximité ou hostilité aux intérêts de l’industrie. Sans personnel ni cadre juridique, le Superfund est tué dans l’œuf, impossible à appliquer. Entre 1981 et fin 1982, le nettoyage des sites pollués est réduit à peau de chagrin (5 sur 419), les actions en justice retardées ou annulées (pour 89 % d’entre elles). Le budget de l’agence passe de 1,4 milliards à 975 millions de dollars, les effectifs réduits de 28 %, dont 40 % dans la recherche.

« Les six premiers mois, résume Walter Barber, le dernier administrateur de l’agence sous Carter, tout le propos de l’Administration était de dire : ’Les industriels apportent de bien meilleures réponses aux problèmes environnementaux, ils cernent bien mieux les problèmes, ils peuvent remplir cette mission et ils doivent être écoutés’.  »
En quelques années, voire quelques mois, même quelques semaines, les Etats-Unis sont revenus une décennie en arrière. La protection de l’environnement retourne à son néant. Et les profits des multinationales s’envolent, sans entraves : 20 milliards d’économisés pour les entreprises en deux ans, d’après le Budget.

Années 80. Le marché comme solution !
L’ennemi écologique est vaincu à l’intérieur.
Mais il pire : il pourrait revenir par l’extérieur, avec tous ces trucs de Club de Rome,
Sommet de Stockholm, trou dans la couche d’ozone, les pluies acides, marées noires… L’opinion publique s’agite. Et voilà que l’Onu, ce machin, s’en préoccupe à son tour.
Encore de ces « bombes à retardement de réglementations » qui pourraient nuire aux affaires.

Ronald Reagan boude le Sommet de la Terre de Nairobi, en 1982. Il envoie sa fille et Anne Gorsuch le représenter : « La propriété individuelle et des marchés libres et du capital sont de puissants stimulants de la conservation des ressources, avance-t-elle. Ces institutions sont les meilleurs soutiens de la qualité environnementale. »
La ligne ne s’embarrasse pas de fioritures : rien de mieux qu’un capitalisme libre et sans entrave pour sauver la planète !

L’année suivante, l’Onu lance une « Commission mondiale sur l’environnement et le développement ». Qui publie un rapport, « Notre avenir à tous », en 1987 :

La pauvreté en soi est aussi une pollution qui, à sa façon, agresse l’environnement… Et pourtant, la diversification, qui permettrait à la fois de soulager la pauvreté et de réduire les agressions écologiques, est freinée par les conditions désavantageuses du transfert technologique, par le protectionnisme et par la réduction des flux financiers en direction des pays qui en auraient le plus besoin.

La Terre ne sera préservée que par plus de libéralisme ! La Commission recommande ainsi aux pays en développement « une coopération efficace avec les sociétés transnationales ». Et, de même, les gouvernements et les ONG « devraient œuvrer en collaboration avec l’industrie ». Tandis que « la Banque mondiale et le FMI (…) méritent aussi qu’on leur porte une attention particulière ». Tout ça, au nom de l’environnement…

Années 1990. Le libre-échange sauvera la planète
Le Sommet de la Terre, à Rio, en 1992, consacre le libre-échange : « Sauver la nature en la privatisant et la marchandisant », ambitionne carrément le texte officiel. Comme dans un catéchisme, les dogmes y sont assénés : le « développement durable » passe par une « libéralisation du commerce », à condition « d’explorer, améliorer et généraliser l’utilisation (…) des mécanismes de marché »… Et l’écologie ne doit pas nuire au commerce : « Les mesures de politique commerciale motivées par des considérations relatives à l’environnement ne devraient pas constituer un moyen de discrimination arbitraire ou injustifiable, ni une restriction déguisée aux échanges internationaux. »
Le Commerce, en revanche, peut tranquillement nuire à l’écologie...

Ronald Reagan et sa bande ont remporté une bataille idéologique, à l’échelon international. Cette victoire porte encore ses fruits trois décennies plus tard, à travers la Commission européenne, à travers des ministres, à travers des porte-parole, des attachés de presse, des directeurs de cabinet, des décideurs petits et grands qui, tels des ventriloques, répètent leur dévotion au marché, au commerce, aux financiers. Et poursuivent vers le gouffre ce « grand bond en arrière écologique », sauvant les profits avant la planète.

[(COP21 : l’ambition et les moyens
On n’y était pas.
On a suivi ça de très loin.
Alors, on recopie juste ces quelques lignes de Reporterre, qui nous paraissent une bonne synthèse :
Les pays se sont fixé un objectif de long terme réellement ambitieux : ‘[Contenir] l’élévation de la température nettement en-dessous de 2° par rapport aux niveaux préindustriels et [poursuivre] l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5° par rapport aux niveaux préindustriels’ (article 2).
Cette mention à une limite de 1,5° a été portée par les pays les plus vulnérables au changement climatique, comme les petits états insulaires, qui ont réussi à imposer leur volonté face aux réfractaires (Arabie Saoudite, en premier lieu). Cependant, l’accord ne spécifie aucun moyen véritable pour atteindre cette ambition…

Touche pas à mon dogme !
Dès sa naissance, en 1994, l’Organisation mondiale du commerce le proclamait : « L’OMC doit poursuivre la libéralisation du commerce et faire en sorte que les politiques environnementales n’entravent pas les échanges… »
C’est une crainte récurrente : qu’au nom de la planète, on limite le négoce international. Qu’avec du protectionnisme, les gouvernements combattent le dumping social, fiscal, environnemental. Aussi, l’OMC répète son catéchisme : « La libéralisation des échanges n’est pas la cause première de la dégradation de l’environnement. Pas plus que les instruments commerciaux [alias, le protectionnisme] ne sont ce qu’il y a de mieux pour corriger des problèmes environnementaux. »

Cette tentation, populiste, infernale, des barrières douanières revient à chaque Sommet de la Terre. Pour la COP 21, l’Union européenne est montée au front, d’emblée, pour calmer les démagogues :

En ce qui concerne le commerce en général, de nombreux pays ont tenté d’introduire des discussions parallèles concernant les questions commerciales », explique un document de la Commission européenne du 20 novembre 2015. Mais avec fermeté, le dogme est martelé : « l’UE fait valoir » que les accords sur le climat ne sont pas « le forum approprié pour discuter des mesures commerciales et élaborer des disciplines supplémentaires. L’OMC est l’organisme international chargé de cet effet, et toute décision concernant l’utilisation de mesures commerciales compromettrait ce rôle.

Du commerce, on ne doit pas discuter.
En tout cas, pas de son impact sur le climat.
En vertu de quoi ? Du protocole de Kyoto, par exemple, qui ordonne aux pays en développement de « mettre en œuvre des politiques et des mesures de manière à minimiser les effets négatifs sur le commerce international ». Œuvrer pour la planète, oui. Mais pas contre les profits…)]

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Messages

  • Mon cher Fakir, je te félicite pour cet article.

    Mais, je ne te cache pas le malaise qui s’empare de moi. En effet, depuis 40 ans, je suis sensible à la préservation de l’environnement. Par ailleurs des les années 70 j’avais pu constater comment un état, la France, avait confié le développement des énergies nouvelles au commissariat à l’énergie atomique. Cet exemple m’avait fait prendre conscience du rôle de l’État sur ce dossier particulièrement sensible.

    j’ai du aussi être confronté professionnellement à la toute-puissance des lobbys qui rédigent les textes ensuite copié/collé dans des directives européennes qui leur conviennent.

    Alors, pourquoi malaise ?

    Malaise, parce que l’histoire, tel que tu la racontes, est tellement limpide que je suis mis face a ma grande naïveté. Si j’avais décodé le manque de contraintes issues de la Cop 21 sur le business, je n’avais pas perçu ces formules conclusives de soumission au marché. Par ailleurs, je découvre comment Reagan a pu ruiner la démarche vertueuse de ses prédécesseurs.

    Par contre je ne veux pas croire à la fable du libre-échange absolu, voulu par Reagan, transposé par Thatcher et exécuté fidèlement par la commission européenne. Certes, à la fin de l’histoire le paradoxe fait que ce "libre-échange" impose de nombreuses contraintes aux pays d’Europe. Mais il ne faut pas croire que, dans la pratique, les États-Unis en soient des disciples extrêmement vertueux.

  • (Suite et fin)
    Prenons un exemple d’actualité, les USA ont récemment érigé une véritable barrière douanière afin de protéger leur industrie sidérurgique contre les prix bas de l’acier chinois. Une taxe à 522%. Pendant ce temps, nous assistons en Europe déclin de nos derniers hauts fourneaux "qui ne sont plus compétitifs sur le marché mondial".

    D’ailleurs au delà de cette "intervention étatique", par une taxe à 522%, exporter vers les États Unis reste difficile pour un européen car le protectionnisme est culturel, voire structurel. Cela porte aussi sur la dimension "sociale". Par exemple, une société européenne qui gagne un grand chantier de Travaux Public, ne pourra pas organiser son chantier comme elle l’entend. En effet, elle devra passer par l’intermédiaire des syndicats, structurés par corps de métier, chacun définissant le travail de ses équipes, et au final, donnant (ou pas) les ordres. On comprend alors qu’il devient nécessaire de s’associer avec une ou plusieurs entreprises americaines pour être en capacité de travailler sur le marché US.

    Donc, pour compléter ton article, il faut juste insister sur le fait que nos grands politiciens européens sont des nains qui, eux, ont cru à la fable du libéralisme, sans en maîtriser pleinement les règles. Et donc, sans comprendre qu’il fallait, dans le même temps, ce soucier de l’avenir des emplois au sein de notre communauté européenne.

  • Impressionnant en terme de qualité journalistique votre article pour un lecteur classique comme moi. Bravo à vous ! Continuez sur cette voie :)

  • Face à tant de contradictions politiques - faire semblant de quelques améliorations pour la nature , l ’ air etc - et poursuivre l’ hyperproduction , le libre échange etc , comment vouez- vous que le citoyen qui ne lit pas Fakir y comprenne quelque chose ?
    Au nom de l ’ argent , les contradictions peuvent être indépassables . Par exemple , une grande partie du lagon de Nelle - Calédonie est classé depuis quelques années au patrimoine mondial de je ne sais plus quoi et parallèlement, en plus de l ’usine de nickel ( SLN ) hyper polluante à Nouméa , à l ’ entrée de la ville , on a construit une autre usine dans le nord( pour le rééquilibrage suite aux accords de Nouméa ) et Lafleur et sa clique ont eu l’ idée d’ en construire une troisième dans le sud .
    Les problèmes de pollution graves ( rivères et mer ) sont récurrents en raison de problèmes techniques que personne n ’ a l’ air de savoir gérer .
    Les poissons du lagon contiennent des doses de mercure à des doses plus ou moins dangereuses à tel point que le France n ’ en importe plus . Cela dit , pas de panique , pas de gaspillage et profit : on les vend sur le marché et on les recycle en plats préparés chez les traiteurs etc .

  • De toute façon, je le dis à nouveau, l’économie marchande est incompatible avec les questions environnementales. Tout cela est du bla-bla car tant que nous resterons dans un système où le but est de valoriser la valeur, il n’ y a pas de possibilité de composer avec l’environnement.

    Le capitalisme a besoin de s’étendre pour pouvoir perdurer. Rester à discuter dans ce cadre ne sert strictement à rien.

    Ce n’est pas parce que l’on va planifier, taxer, modérer, redistribuer que cela va nous sauver. Le capitalisme est dans sa lente agonie car il arrive dans ses limites. Limites internes liées à la disparition du travail humain (qui seul génère de la valeur dans la marchandise) par la révolution micro électronique, donc moins de valeur donc nécessité de trouver de nouveaux débouchés car il faut compenser pas une plus grande production, donc mondialisation et destructions des services publics et marchandisation de tous les aspects de nos vies. Limite externe par destruction des ressources naturelles et de nos milieux de vie.

    Nous sommes donc dépassés par cette absurdité intrinsèque au capitalisme.

    d4AUTRE

  • Comment parvenez-vous à garder la frite avec des articles aussi déprimants... Entre celui-ci et l’autre sur le marché des cochons....
    Enfin, bons articles bien documentés et intéressants !

  • La transition énergétique est censé être mise en place petit à petit mais je trouve que cela prend du temps : Les fournisseurs d’énergie prennent leur temps : http://agence-electricite-france.fr/edf/.

  • Encore un bel article de fond qui rafraîchit la mémoire. C’était possible et ça ne commençait pas si mal dans les années 70...Marcuse et bien d’autres parlaient juste.
    Bravo Fakir.

  • Bonjour amis Fakiriens.
    Je n’ai rien à ajouter, tout est dit.
    Le dessin qui représente la Terre qui se mange la finance dans un œil est génial.
    Amitiés.

  • Que dont on entendre par le tri des ordures ? Tri électoral ?
    Merci d’exister Fakir.

  • La finance est l’ennemie de la terre !
    Et les financiers aussi bien entendu !
    Notre terre se meurt et les petits le savent et en prennent conscience bcp mieux que les riches et les financiers , obnubilés par l’appât du gain ...quoi faire ????
    Militer pour le respect de la nature d’abord chez soi et ensuite dans les associations ...dépenser mieux et vivre modestement en pensant aux générations futures ...quand on pense aux nombre de gens qui vont mourir parce que l’air est devenu irrespirable déjà.....l’argent aveugle les riches et les possédants qui croient qu’on s’en sortira en respirant des dollars et en mangeant de la monnaie ... Il est grand temps de se réveiller !!!

  • Merci pour vos articles et ce rappel de l’ histoire. Ça fait mal au bide et ça enrage, mais je sais depuis longtemps que une de nos forces c’est notre façon de consommer.
    Je fais partager le plus largement possible vos articles à mon entourage. Il faut partager les bonnes idées et astuces pour manger mieux, moins jeter, moins consommer. Consommer autrement que dans ces grands magasins, aider les petits producteurs et artisants parce que sans eux ont est vraiment mal barré !

  • Suivant l’Accord de Paris -COP21 (décembre 2015) ou l’Etats Unis et La Royaume Uni ont insisté d’avoir le acronyme fondamental ;- INDC s ( Intended Nationally Determined Contributions-) :c’est rien qu’un possibilité pour l’avenir, sans obligation, incapable de désamorcer la bombe climatique ! >>
    A mon avis, en revanche, l’INDC sera un outil très efficace pour les climato-sceptiques .-(? de plus le litige avec TTIP/TAFTA/ISDS )
    Quelques jours plus tard le Royaume Unis a légitimé le gaz de schiste, et puis l’Etats Unis a bien annulé ( ? reporté ) la fanfaronnade de Paris . Voila la réalité des INDCs ; L ’Escroquerie 21 ! et de meme au COP 22- Marrakech décembre 2016 –au bal masqué ??

  • Bonjour
    Le sommet de Rio n’a pas été un sommet du libre-échange, à la différence de l’OMC qui se construisait en même temps et ailleurs. A été votée la Convention sur les changements climatiques par laquelle les Etats s’engagent à stabiliser le climat. Bush l’a signée en 92 en ne sachant pas quelles seraient les conséquences, c’est l’administration de l’environnement qui négociait. Il est question de commerce dans les textes en effet mais ce qui trompe est que les pays en développement voulaient aussi rééquilibrer le commerce international. Et ils avaient plus d’écoute à Rio qu’à l’OMC. A Rio a également été signée la convention sur la biodiversité. Cette timide dynamique du "juste échange" a continué en gros jusqu’à Kyoto en 1997. Là les USA ont refusé de supporter les conséquences sur leur commerce. Ils ont essayé de faire les réductions à moindre coût dans les PED. Ceux-ci se sont dit que c’était toujours mieux que rien puisqu’ils recevaient de l’argent pour réduire leurs émissions de CO2, ou du moins les augmenter moins vite. Mais les USA s’exonéraient en même temps de tout changement interne. Le sommet de Johannesburg en 2002 a été celui du blocage, et de l’appétit croissant des Brics, qui ne sont pas forcément des modèles ni de démocratie ni d’équité. Seul Obama a essayé d’inverser la tendance ensuite, côté USA. Avec peu d’effets. Le changement vient plus du côté de la société civile, comme en France d’ailleurs...

  • J’avais vue "Merci Patron" et Mr Ruffin m’intéressait par son côté 100% honnête, un peu comme Jean-luc mélenchon et d’autres que j’oublie très certainement. Cet article est très intéressant, ce sont les écologistes qui aurait dû le mettre en avant pour dénoncer l’incompétence de nos gouvernants à l’image de Laurent Fabius et de sa COP 21. À entendre et lire les médias, Mr Fabius à réussi un tour de force. Moi, je ne suis pas écologiste, mais je vois dans cette article deux chose : la première sur la question de l’environnement Richard Nixon avait avec son gouvernement dans les années 70 déjà pris des mesures, même si sous Reegan et Busch son engagement à été tué dans l’œuf pour redonner de la compétivité aux entreprises américaines. La deuxième est que Mr Ruffin, constate que ses amis socialiste :-) , je cite :"Nulle part, évidemment, le camarade socialiste ne mentionne une « taxe sur les transactions financières », la « lutte contre la fraude », la « fin des paradis fiscaux », la « régulation bancaire », etc. Grâce à la finance, le monde se porte si merveilleusement bien." là, encore une fois, aucun journaliste dans les médias Nationaux pour juste pour une fois faire prendre conscience aux citoyens qu’il y a des voies qui n’ont pas été suivis.

  • Les écolos ne sont rien d’autres que des scientistes dont la religion est "La science résoudra tout nos problèmes". En pratique ils ne font que repeindre en vert un mode de vie industriel, extractiviste, productiviste, exploiteur, mortifère et déprimant, et leurs nouvelles technologies ne font que rajouter de nouvelles sources d’exploitation des ressources et de pollution aux anciennes.

    Marx avait raison, pour se débarrasser des exploiteurs, il faut se débarrasser de ce qui les rend possible, l’argent. Se débarrasser de l’argent implique de se débarrasser de la civilisation, ce qui permet du même coup de se débarrasser du capitalisme qui devient ainsi une victime collatérale. En se focalisant sur le seul capitalisme, les marxistes jouent le jeu de l’ennemi en l’attaquant là où il est le plus fort, son système économique qui a fait ses preuves et qui a toujours su se réformer pour mieux rebondir. Alors que se débarrasser de notre civilisation industrielle serait très facile, il suffirait de lui couper les veines et faire sauter les pylônes électriques et les pipelines. Et développer en parallèle des communautés capables de vivre en n’utilisant que les ressources locales, seul moyen pour les gérer ainsi que l’environnement de façon durable.

    Le problème est, qu’à des degrés divers. nous sommes toutes et tous complices de ce mode de vie non négociable car condamné.

  • Une consolation quand même : ils disparaîtront avec nous. Qu’est-ce qu’un million d’années dans l’histoire de la vie ?

  • Merci pour ce bel article.

    Le détail de cette politique qui c’est appuyé sur une décrédibilisation systématique des scientifiques au profit des grandes enseignes (Philip Morris initiateur à cause des effets démontrés du tabagisme) est très bien illustré dans "Les marchands de doutes" de Naomi Oreskes et Erik M. Conway, historien des sciences à Harvard.