Voyage au sommet de l’oligarchie : La France de tout en haut (2)

par François Ruffin 30/10/2012 paru dans le Fakir n°(49 ) février - mars 2011

On a besoin de vous

Le journal fakir est un journal papier, en vente dans tous les bons kiosques près de chez vous. Il ne peut réaliser des reportages que parce qu’il est acheté ou parce qu’on y est abonné !

[*Le supplément d’art*]

Dans l’oligarchie comme ailleurs, Dieu est mort. Tant bien que mal, l’art le remplace alors : voilà la nouvelle passerelle vers un ordre supérieur, spirituel. Qui nettoie des péchés de l’argent.


« Là, vous avez une planche à repasser, un objet qu’on met d’habitude dans un placard… mais aujourd’hui, je l’expose. Donc c’est une transgression sociale. »
Ce soir, c’est le vernissage de l’exposition « Blanc comme neige  » à la Ipso Facto Gallery, avec champagne, petits fours et artistes « transgressifs » à volonté. Moins que le mois dernier, néanmoins : «  Le 17 décembre, c’était l’inauguration de la galerie. Y avait tout Canal + ce soir-là, on a fait une super-fête. »
La vitrine affiche des tableaux à 18 000 € (« abordable », donc…). Mais Chrystele ne s’est pas installée ici pour le fric, mais pour l’Éducation du Peuple : « On a l’intention de faire un peu bouger la station en terme d’art, d’éduquer les gens dans le regard, m’éclaire-t-elle. On avait notamment une pièce, des toilettes coupées en deux avec de la presse au milieu et les gens d’ici, ça les a énormément choqués. » Mais ça ne la décourage pas, au contraire, ce « choc » : c’est qu’elle est sur le bon chemin. « On a un rôle pédagogique par rapport aux locaux. Les touristes, italiens, arabes, russes, hollandais, qui viennent en vacances, ils ont l’habitude de voir des galeries d’art partout dans le monde, donc ils ne sont pas surpris. Mais les locaux… »
Les Mégevans sont restés des paysans, vite enrichis – qui font passer leur estomac avant leur âme : « On a eu un ennui : on a pris la place d’une boucherie, qui est partie, et c’était la seule boucherie dans le centre du village. Donc, on a eu un accueil un petit peu froid… » Les commerces de proximité sont remplacés par des antiquaires, des magasins de déco, des bijouteries. Et les « locaux » préfèrent un bon bifteck à un «  bleu » d’Yves Klein…
« La plupart de ces oeuvres, je les aime tant, quand elles ne sont pas vendues, je les conserve.
-Mais ça doit vous coûter cher, non ? » je m’exclame bêtement.
Le propos est malvenu, et Chrystele – qui a épousé le proprio des « Fermes de Marie », le mécène du lieu – montre de la gêne : « On n’a pas 50 passions dans sa vie. Moi c’est la mienne, je pense que ça vaut la peine.  »

Au milieu des coupes qui s’entrechoquent, des rires qui éclatent, Olivier livre sa «  part de vérité » : « L’inspiration, c’est vouloir exprimer une grande joie, une explosion d’insouciance, une libération, une rupture avec les entraves, c’est “nique le quotidien”. Et en fait Alzheimer, le nom que j’ai donné à cette oeuvre, à un moment, on peut dire “merde” aux gens qu’on connaît très bien. Au fond notre vie c’est Alzheimer, on est complètement incohérents. La liberté est une pesanteur.  »
Je peine à retrouver mes idées dans ces fulgurances.
« Mais enfin, ton Alzheimer, il coûte quand même 40 000 €… A ce tarif-là, moi aussi, je peux avoir une grande joie et niquer le quotidien…
-L’argent, je ne sais jamais quoi en faire. C’est une vraie difficulté.
 »
Lui si loquace se tait. Son visage grimace, il hésite.
« Et être exposé à Megève ?
-Cette histoire de classes sociales, qu’est-ce que ça change ?
 »
Ça change ça, peut-être : quelle « part de vérité » aperçoit-on, vu d’ici ? Il faudrait un peintre d’une autre trempe, je songe alors, il faudrait une fresque géante pour illustrer ça : ces euros arrachés avec des lanières de cuir aux mains des tisserands du Bengladesh, et qui ruissellent vers l’Europe, vers ces sommets, et qui se transforment en chalets, en sculptures, en champagne, en pitreries, en un faste même pas joyeux, en une opulence ennuyée.

« Le blanc est une couleur, indique un panneau, dans un coin. Utilisée dans la symbolique occidentale depuis la nuit des temps pour, à la fois, la pureté, l’innocence, l’éternité, la paix, il en est devenu un code universel. »
Comment traduire, ou trahir, plus clairement le rôle de l’art, ici, aujourd’hui ? Auparavant, c’est l’Église qui aidait les riches à se laver de leurs péchés, qui leur apportait une conscience tranquille – contre la menue monnaie des « indulgences  ». Mais dans l’oligarchie comme ailleurs, Dieu est mort. Tant bien que mal, l’art le remplace alors : voilà la nouvelle passerelle vers un ordre supérieur, spirituel. Le passe VIP pour un au-delà, sinon éthique, du moins esthétique. Le supplément d’âme garanti. L’élévation, au-dessus de l’argent, de la matière, des basses œuvres – comme un anoblissement. Et quel lapsus, non, que cette galerie d’avant-garde, à Megève, dans cette place forte de la bourgeoisie, choisisse « Blanc comme neige » pour thème de sa première exposition ? Ce symbole de « pureté », d’ «  innocence » - que les possédants se paieront contre un gros chèque…

Cette fonction de l’art m’a frappé, un matin.
Je me souviens.
En 2006.
J’étais actionnaire de LVMH, le premier groupe de luxe mondial, dirigé par Bernard Arnault (qui, lui, préfère Courchevel). Toute sa fortune, il faut le rappeler, il faut sans cesse le rappeler, s’est bâtie sur un mensonge. En décembre 1984, il s’engageait à sauver l’empire Boussac-Saint Frères, au bord de la faillite : « Le souci du plan Férinel est de maintenir l’emploi », garantissait-il dans un document adressé à l’Etat. Et devant un syndicaliste, il posait la main sur le coeur : « Vous pouvez avoir confiance en moi, Monsieur Deroo. Je vais garder le textile. » Mais ces belles promesses ne passeront pas l’hiver. Tout fut dégagé. Sauf Dior. Une « pépite endormie ».
De cette époque, Lounis – fils d’ « un Saint-Frères » – a conservé un souvenir cuisant : «  L’usine a fermé, et on a couru à la mairie pour des bons d’alimentation. Il fallait quémander quasiment, s’agenouiller devant les secrétaires, fournir des justificatifs et des justifications, elles en redemandaient, refaire la queue… Toutes ces vexations pour 50, 100, 200 F. Les Restaurants du Cœur, tout le monde a vécu ça, sa file honteuse, ses plateaux-repas. Ça me révoltait : tant de sacrifices, déjà, et mon père qui doit sacrifier sa dignité aussi. »
Le facteur est passé.
Une enveloppe a rebondi sur le carrelage.
A l’intérieur, sur papier glacé, Apartés, le magazine du « club des actionnaires LVMH ». Avec quoi à sa Une ? Pas l’affaire Boussac-Saint Frères, évidemment. Pas même notre dividende en hausse. Non : « Yves Klein. Corps, couleur, immatériel. » Et Bernard Arnault éditorialisait, en page 2 : « Avec le Centre Pompidou, LVMH rend hommage, cet automne, à la vision d’un artiste total, moderne, contemporain, Yves Klein, dont l’œuvre d’une densité quasi spirituelle suscitera certainement l’émotion et la communion d’un très large public. »
En mai 2007, l’usine ECCE de Poix-du-Nord allait fermer ses portes. On y produisait les costumes Kenzo - qui revenaient à 80 € en sortie d’usine, tout compris, matière première et main d’œuvre. Et qui étaient revendues 990 € dans les magasins parisiens : voilà qui laissait une marge appréciable… mais encore insuffisante. Car les dirigeants de LVMH avaient calculé ça : en déplaçant la confection en Pologne, on passerait de 80 € à 40 €. Restait donc à « mettre en œuvre la solution industrielle ». Avec Marie-Hélène Bourlard, la déléguée CGT, nous sommes alors intervenus en Assemblée Générale : « Y a les 147 salariés qui sont là, lançait-elle au PDG, j’aimerais que vous les voyiez, que vous osiez les voir, là, dehors, en face, et leur dire : “Je ne veux plus travailler avec vous.” » Bernard Arnault ne renonça pas : « Je suis désolé des problèmes que ça peut poser aux personnes, mais le problème de fond, c’est la différence de coût de revient, pour un certain nombre de métiers, dont la confection, entre la France et nos voisins de l’Europe. »
Quelques semaines plus tard, le facteur est passé.
Une enveloppe a rebondi sur le carrelage.
A l’intérieur, sur papier glacé, Apartés, le magazine du «  club des actionnaires LVMH  ». Avec quoi à sa Une ? Pas la fermeture de Poix-du-Nord, on s’en doute. Plutôt : «  L’atelier d’Alberto Giacometti ». Et Bernard Arnault éditorialisait en page 2 : « Cet automne, au Centre Pompidou, LVMH est heureux de contribuer à la révélation du monde secret de Giacometti, artiste majeur d’une force quasi spirituelle, ce qui ne manquera pas de susciter émotion et dialogue avec le plus large public. »


[* Les ramasse-miettes*]

Derrière les nantis, y a de la concurrence pour arracher des euros. Des serviteurs pas malheureux, non : ils ont trouvé une « place », au bon endroit, assez près des riches pour ramasser les miettes du gâteau, les éclats de leur gloire.

« Mais qu’est-ce qui fait, lui, avec son sac à dos ? Oh ça va pas lui ! Ça va pas, non, il prend des photos ! J’ai l’exclusivité ici ! On va voir le directeur…  »
On s’est tapé l’incruste à une soirée privée, au Palo Alto, la boîte branchée de Megève. Novice dans la haute, un peu isolé, on suit Philippe - le « photographe officiel » du lieu. Lui sourit, remet sa carte aux invités, courtoise onctueusement. Jusqu’à repérer un concurrent dans le noir là-bas, un autre « filmeur », mais officieux, pas attitré, avec une tronche de « Chinetoque », et Philippe appelle le videur, et il appelle le directeur, pour que l’intrus dégage :
« Putain, ils font pas leur boulot, les videurs ! Ils vont se faire virer ! Ce mec-là se fait passer pour un photographe de presse…
- Une dame m’a dit : “toi peux venir”, rétorque l’autre artiste.
-Te fous pas de ma gueule : toi Chinois, mais toi comprendre français. Et tu connais la règle : c’est ma place ici. Si tu veux venir, c’est sans l’appareil. Dépêche-toi de ranger, moi j’ai un timing là. (Se tournant vers moi, il ironise :) On est un peu comme des chiens, on pisse autour de son territoire.  » Oui, comme des toutous qui se disputent leur bout de riches.
Y en a plein les rues, ici, plein le tournoi de polo, au bas des pistes, de ces «  filmeurs » : « On mitraille comme des paparazzi », reconnaît Samsaï – le “Chinois”. Toutes les gonzesses y passent, elles sourient devant l’objectif, les petites filles surtout – dans l’espoir qu’elles achèteront le cliché, une fois développé. Philippe, lui, ne fait pas le trottoir : il a ses entrées. Dans les night-clubs, dans les restaus aussi. Et il m’emmène avec lui dans sa tournée.

Le plein de gloire


Devant « Chez Nano », un jeune gars se les gèle dans son anorak. Il vient du Nord, ça nous rapproche. Il exerce comme « voiturier » - il m’explique. Il a de l’ambition : « Hors saison, je voudrais m’associer avec la Maison du Caviar, à Paris, mais les places s’achètent.  » Je l’accompagne sur le parking : il passe d’une BMW à une Safrane pour faire tourner les moteurs, pour dégivrer les vitres, pour réchauffer les intérieurs…
« Comme ça, je l’interroge, quand ils remontent dans leur caisse, ils n’attrapent pas de rhume.
-Voilà.
 »
Il est fier de son boulot, du moins il paraît : «  J’ai conduit la voiture d’Alain Prost…
-Chapeau.
-De Simeone aussi…
-Ah ouais…
(Après réflexion :) C’est qui, en fait ?
-Celle qui présentait la météo sur Canal +.
-Waouh, la vache.
_ -J’ai vu Dany Boon, au refuge Le Délire…  »
Le casting de rêve ne s’arrêterait pas là, sans doute, mais son talkie-walkie grésille : « 59… 59…
-OK, c’est parti », répond le groom. Il replace le bonnet sur son crâne, et saute dans un 4*4 Mitsubishi.


Valet version Borloo


Philippe reprend la route pour le prochain trois étoiles, à l’écart du bourg.
Sous les feux des phares, dans la montagne, des ombres s’activent dans des tenues de cosmonaute. À la lueur des camions, ces hommes déchargent de la neige artificielle, dament les pistes à coups de pelles – pour que les riches skient heureux, demain, «  malgré les températures très élevées ».
Dans cet univers, je songe, y a pas de classe moyenne (je préfère : « intermédiaire »). Juste les maîtres et des serviteurs. Entre ces deux extrêmes, rien. Rien au milieu. Et le plus gênant, évidemment, pour nous, le plus navrant, le plus mystérieux, c’est cette acceptation chez ces domestiques domestiqués – lorsqu’on souhaiterait de la révolte. Pire : cette joie de servir.
Eux ne sont pas malheureux, non : ils ont trouvé une « place », au bon endroit, assez près des riches pour ramasser les miettes du gâteau, les éclats de leur gloire. Et ils annoncent ce monde où il faudra servir ou croupir, le larbinat comme promotion : tous laquais, tous morpions, tous dans les « services à la personne » - version euphémisée, encouragée, défiscalisée, borlooisée du valet.

Le majordome du château

Enfin, « la joie de servir  », pas partout.
Pas au « Chalet des neiges d’antan » (nom modifié).
Je m’y suis rendu, le lendemain, pour une visite. Ses tarifs m’avaient intéressé : pourquoi pas offrir ce petit plaisir à la famille pour les prochaines vacances, ou le départ en retraite de mon père ? 30 000 € la semaine, ça restait abordable…
« Tout n’est pas compris, prévient d’emblée Jérôme. En sus, vous comptez l’alimentation, les boissons, la cave des vins, avec la bouteille de Mouton Rotschild à 1400 € en cas de soif… Je vais vous demander d’enlever vos chaussures. » Il ouvre la « salle de massage » avec « intervenant extérieur sur demande : ça c’est dans les extras.  »
« Moi, je suis là, à votre service, quasiment 24 heures sur 24. Une ampoule de grillée, vous m’appelez. Je vérifie le pH de la piscine, l’eau à 29 °, le jacuzzi à 36, je mets vos bottes à chauffer. Vous voulez du homard ? Je ferai 20, 30 kilomètres, mais j’irai le chercher. La dernière fois, un Américain, en pleine nuit, il réclamait des pistaches, je me suis débrouillé… »
Sous l’escalier, il indique « l’ascenseur tout boisé : les clients s’en servent facilement, même pour un étage. » La chambre des adultes, maintenant, avec « un écran plat un peu plus grand que dans les autres pièces » – toutes ont la télé.
« Ils ont des manies, aussi, je m’adapte : une grand-mère espagnole, son thé de cinq heures, c’est pire que la messe : faut faire chauffer de l’eau, refaire bouillir l’eau, un truc de fou, ça dure jusqu’à six heures. Un gamin, à quinze ans, il fumait des cigares comme des barreaux de chaise, et il buvait le champagne à la paille dans le hammam.
-Mais ils sont sympas, quand même ?
-Jamais. T’existes pas, pour eux. T’es transparent, ils me claquent du doigt, bientôt ils me siffleront. Des journées entières tu te décarcasses, pour la cuisine, pour un tour en montgolfière, pour louer un hélicoptère, tout, et ils partent sans un merci, sans un “au revoir”, sans connaître ton prénom.
-Mais t’es bien payé, au moins ?
-Même pas. 1300 € par mois, le SMIC hôtelier. Le seul avantage, c’est que je suis hébergé gratuit.
-Tu peux presque te payer une bouteille…
-Ouais. Mais mon patron, il m’engueule quand j’allume le feu avec trois brindilles : soi-disant que je gaspille…
-Il doit y avoir des jolies nanas, alors…
-Je suis homo. Mais non, y a pas de quoi se rincer l’œil…
-Je pensais que les riches étaient beaux…
-Ah non, pas sur mon échantillon. L’été, je travaille dans un village naturiste au Cap d’Agde. Là-bas, c’est une autre ambiance. Tout le monde est un peu chaud bouillant, et comme je pratique l’échangisme... Ici, c’est coincé. Faut pas faire un bruit, rester invisible. »
La visite s’achève par le garage, où des quads promettent une balade pétaradante.
« Bref, conclut Jérôme, je suis le majordome du château.  »
De lui-même, avec ironie, il se réfère au XIXème siècle, à l’Ancien Régime.À un passé qui, si nous ne luttons pas, pourrait bien se conjuguer au futur.

[([*Je retourne ma veste*]
« On a des prix modestes, pour toutes les bourses : 800 €, 1000 €, pour une veste. » La Maison Allard pratique un « luxe abordable » : « Jusqu’à ce pull, évidemment, c’est la Rolls : il vaut 1300 €. Mais vous avez la garantie d’être original : on ne veut pas que tout Megève soit avec le même pull, donc on fait des séries de vingt maximum. Si jamais vous retourniez en Australie, et que vous découvrez le même pull, vous ne seriez pas contents… »
Le patron avance dans sa boutique, et m’étale cette trouvaille, « le col de vison amovible » : « Si jamais vous êtes à Megève, vous mettez le col vison. Lorsque vous revenez à Paris, vous l’enlevez… Touchez un peu ici, c’est de l’orilag, un croisement de lapin et de chinchilla… Vous avez vu comme c’est doux, il y a 11 000 poils au cm2, et là encore le col est amovible.  »
Et dans ses rayons, ça n’est pas sa seule tenue « amphibie » : «  À Megève, évidemment, vous voyez beaucoup de manteaux de fourrure. Ici, vous le montrez, vous le mettez à l’extérieur. Mais quand vous rentrez, que vous présidez un conseil d’administration, vous laissez le luxe à l’intérieur. Comme ça, vous savez que vous avez du luxe sur vous, un vison rasé blanc, blanc cassé, qui est magnifique, mais il ne faut pas montrer trop le luxe, si vous voulez, il ne faut pas provoquer. C’est ça, la philosophie Megève : on a des gens riches mais qui ne l’affiche pas.
-Mais les poches, quand vous retournez votre veste, vous n’avez pas les poches qui pendent à l’extérieur ?
-Non non non, tout est réversible. »
À grands gestes, et à l’anglais approximatif, un client russe réclame un manteau en peau de loup. Mon hôte s’éloigne, puis revient avec « une écharpe en cadeau  ». Quand je reviendrai à Megève, je mettrai l’étiquette Allard bien en évidence. Mais je la planquerai soigneusement sur les Zones industrielles en Picardie…)]

Suite, et fin, du dossier très prochainement.

Écrire un commentaire

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Messages

  • Pour info

    Depuis le début de l’été un syndicat CGT de employés communaux
    ’est monté.Sur environ 150 agents je crois ,plus de 30 syndiqués
    et même un mouvement de grève est prévu le 16 novembre.
    Même à Megeve on ne lâche rien !

    ça serait sympa de leur faire un petit coucou d’encouragement

    et à la fin c’est nous qu’on va gagner

  • Votre deuxième article confirme bien ce que je ressentais en lisant le premier : les prolos reçoivent une mauvaise éducation. Très tôt nous apprenons à respecter les règles, on nous donne le goût du travail bien fait , à être bien poli, bien gentil, à dire merci à la dame au monsieur. Et nous sommes fiers d’être honnêtes et travailleurs, de ne pas attirer la honte...
    Dès l’école , on nous sangle dans l’obéissance aveugle.
    Pas étonnant que nous devenions des serviteurs......puisque nous sommes formatés pour le devenir.
    Un grand merci pour votre article sur l’art et ses dérives , vous me réconfortez sur ma position d’artiste : nous sommes tous des artistes en devenir, et ceux qui en vivent(trop largement) de simples commerciaux à la foire aux bestiaux.

  • Merci pour cette enquête, très agréable a lire.

    @angélique samson : il ne faut pas laisser des bourgeois dégénérés altérer notre morale. Ce que vous décrivez sont de saines valeurs. Restons dignes et ne nous laissons pas tirer vers le bas.

  • Le passage sur le chalet à la semaine me fait penser à une anecdote que j’ai retenu d’une discussion un soir de bivouac dans un refuge de montagne avec une saisonnière qui travaillait à Méribel l’hiver.

    Bon, d’abord elle témoignait bien de l’ennui de ces dames qui ne savent que faire de leurs journées, appeler un masseur, une coiffeuse, un pédicure, faire les magasins et surtout faire chier son monde.
    Mais l’anecdote navrante, c’était à propos de Naomi Campbell qui avait loué un chalet de ce type et dont l’entourage avait donné ordre à tous les employé-e-s de ne pas la regarder. Ce qu’ils et elles ont plus ou moins respectés.

    Naomi a dû, comme le chantait Renaud, user les miroirs à se regarder dedans...