Contre l’oligarchie, la finance, les médias : que faire ? (1)

par François Ruffin 15/02/2012 paru dans le Fakir n°(52) septembre - novembre 2011

On a besoin de vous

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On le sait, désormais : qu’on leur laisse les mains libres, et pour maintenir leurs profits, ils iront jusqu’au bout. Jusqu’au désastre.
Comment on va s’y prendre, alors, pour leur retirer le pouvoir ?
Mon « Que faire ? » ressemblerait plutôt à « Que ne pas faire ? » Qui ne va pas vous brosser, chers lecteurs, dans le sens du consensus…

** « Le changement climatique est déjà en cours, il faut donc s’y adapter. On n’en connaît pas encore l’ampleur mais on sait que le mouvement est inéluctable. »

En ce mois de juillet, ma fille de quinze jours sur les genoux, je regarde i-Télé. À l’écran, la ministre de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, se vante que « la France est la première à faire ce ‘plan d’adaptation au changement climatique’. » Et de prévoir, des « constructions de digues », des « essences d’arbres plus résistantes à la sécheresse ».
On en est là.
Nous sommes invités non plus, comme hier, à « combattre les changements climatiques ». Même plus à « limiter ces variations climatiques + 1, +2, +3° ». Mais simplement à nous « adapter ». Et bientôt, nous devrons « apprendre à en tirer des avantages »

On le sait, désormais : ils iront jusqu’au bout.


Ils raseront les forêts. Ils videront les mers des thons, des baleines, des sardines. Ils pressureront les roches. Ils feront fondre les pôles. Ils noirciront l’Alaska. Ils réchaufferont l’atmosphère jusqu’à ébullition. Ils nous vendront un air coté en Bourse. Ils affameront des continents. Ils sauveront les banques avec nos retraites. Ils solderont les routes, les îles, les jardins publics au plus offrant. Ils spéculeront sur nos maisons, notre santé, notre éducation. Ils mettront, à force de stress, la moitié des travailleurs sous antidépresseurs – et l’autre moitié au chômage. Ils lèveront des impôts sur nos égouts, nos chaussettes, notre haleine – plutôt que de toucher à leurs bénéfices.
Le doute n’est plus permis : qu’on les laisse faire, et tout ça ils le feront. Voilà leur programme pour ne rien changer, ou si peu. Pour préserver leurs privilèges, leurs dividendes, leurs jets privés, leurs allers-retours en classes affaires. Pour se bâtir des ghettos sociaux, sécuritaires, climatiques – où les plus riches de nos enfants, les plus serviles, les plus laquais, seront admis en leur compagnie.
Ils nous mènent là, tout droit.

[*Comment on va faire, alors, pour leur retirer le pouvoir *] – et donc pour le prendre ? Je me pose la question, là, sérieusement, pas en l’air, et je vous la pose : quel est notre plan d’attaque pour, pas simplement opposer des résistances, éparses, épisodiques, contre une mesure injuste, contre un aéroport qui ouvre, contre un hôpital qui ferme, etc. mais bien pour que cesse le règne de cette bande organisée ?
C’est une question ambitieuse, certes, mais nécessaire. Et ce qui me surprend, à vrai dire, c’est moins ma prétention d’aujourd’hui que notre longue modestie d’hier : que cette question, nous l’ayons si longtemps évitée. Qu’elle n’arrive qu’après douze années de Fakir et 52 numéros. Qu’on ait, dix fois, cent fois, rencontré des ouvriers déprimés, des intérimaires surdiplômés en attente d’une mission de cariste, des jeunes qui traînent leur désarroi d’un club de muscu aux barres de HLM, qu’on ait montré en face les méchants à millions, les François Pinault, Bernard Arnault, Laurence Parisot, « la France de tout en haut », mais sans se demander, un jour, pour de bon : comment on les abat, ces tyrans de l’argent ? Bref, que ce point-clé ne soit guère abordé, ou à peine, dans les réunions publiques d’ATTAC, des « intersyndicales de lutte », etc.

Notre modestie a ses raisons.


Nous sortons à peine d’une longue convalescence politique – encore trop affaiblis pour songer, vraiment, au pouvoir et à sa conquête. On doit s’y mettre, pourtant. Dans les temps troublés qui s’annoncent, il nous faut être prêts.
Sans jouer au prophète, l’histoire gronde à nos portes. Si elle tourne mal, nous aurons notre responsabilité dans cette débâcle. C’est que, collectivement, on se sera montrés impuissants, incapables de surgir, tous ensemble, sur le devant de la scène, pour troubler le cours de leurs intrigues. Nous aurons manqué, nous manquons jusqu’ici, de lucidité, de détermination, de maturité.
Comment ne pas ressentir, avec douleur, la disproportion entre l’immensité de notre tâche et notre médiocre organisation ?
Il nous faut mûrir vite.

[*À chacune de mes interventions,*] sur les médias, la guerre des classes, le protectionnisme, la question revient : « À la fin, c’est nous qu’on va gagner, proclame votre slogan. D’accord, mais comment ? » Je botte en touche, d’habitude, du genre « Quand je serai candidat à la présidentielle, je vous préviendrai ». Je vais m’y coller, aujourd’hui, avec la conscience très nette de mes lacunes. Avec le sentiment, aussi, de ré-inventer l’eau chaude, un ba-base guère original. Avec la conviction, enfin, que ces pages ne font qu’ouvrir le dossier (qui ne sera jamais fermé).
Mon « Que faire ? », pour l’instant, ressemblerait plutôt un « Que ne pas faire ? ». J’ignore quelle route mène au triomphe – toujours relatif, jamais définitif. Je vois mieux, en revanche, à force de suivre des conflits, ou d’y participer, à force de tâter le pouls militant du pays, à force aussi de lectures, je vois mieux dans quelles impasses on s’enfonce. Combien on aime, parfois, se réconforter avec de faux remèdes, se bercer avec de douces illusions.
Il est temps de dissiper ce brouillard.
D’essayer, du moins.
Dans mon esprit, d’abord.

Attendre l’écroulement

[*« De toute façon, tout va s’écrouler. »*] En ces semaines où l’euro tremble, où les bourses vacillent, le propos tourne en boucle chez les radicaux.
Ce raisonnement, j’en suis familier : étudiant à l’université, je lisais pieusement les éditoriaux de Ignacio Ramonet dans Le Monde diplomatique – qui semblait annoncer, pour très bientôt, un effondrement du capitalisme, nouvelle que j’accueillais avec une moue de scepticisme, mais bon, c’est lui qui savait. Je n’ai plus vingt ans, et cette même promesse – qui déborde toujours dans la presse de gauche – me lasse franchement.

Sous nos yeux, le libéralisme s’est bel et bien “kraché” en 2008. Et alors, qu’avons-nous vu ? La finance s’est remise sur pieds, presque intacte, avec nos deniers. De crise en crise, au XXème siècle, le capitalisme s’est effondré dix fois. Et alors ? Comme un serpent qui fait sa mue, il a juste changé de peau.
Ce fatalisme optimiste témoigne de notre paresse, ou plutôt de notre impuissance : nous n’aurions rien à construire, juste à attendre la chute d’un système. Passivement. En observateurs. Applaudissant de l’extérieur que le fruit libéral, non plus mûr, mais pourri, nous tombe tout cuit dans le bec.
Mais s’il suffisait de ça, nous l’aurions ramassé, déjà, le pouvoir, après l’épisode des « subprimes ». Nous leur aurions vidé les poches, aux actionnaires. Nous les aurions descendus de leur trône, les PDG les banquiers les traders – qui ont démontré leur faillite, éthique comme pratique.
Ils règnent toujours.

C’est que, jusqu’alors, nous n’avons pas de bras. Nous sommes comme des manchots bavards, des estropiés de la politique, ponctuant l’actualité d’ « on vous l‘avait bien dit », mais sans mains assez puissantes, assez conscientes, pour leur vider les poches, pour les descendre de leurs stèles, pour ramasser ce pouvoir. Sans instrument à saisir, bien contondant, pour, lorsqu’ils s’affalent, les maintenir à terre – et refaire la loi.

Attendre la fin du pétrole

[*Ce passivisme a aussi sa variété écologiste*] : « Avec la fin du pétrole, qu’on le veuille ou non, il faudra bien que ça change. »
Mais qu’on les laisse faire, et avant cette « fin du pétrole », ils auront foré l’Antarctique, l’Amazonie, ils auront troué le globe pire que des mites. Qu’on les laisse faire, et ils remplaceront l’or noir par d’autres énergies, plus dangereuses comme le nucléaire, plus polluantes comme le charbon. Qu’on les laisse faire, et l’ « après pétrole » ne sera guère plus égalitaire, guère plus écologique.
Aucune fatalité historique, ici non plus : la disparition d’une matière première ne promet, en soi, aucun « lendemain qui chante ». Tout dépend – là encore – de ce que les forces sociales en feront, le meilleur ou le pire.

Attendre la Révolution

[*« Ils ne cherchent pas une révolution, mais une révélation. »*] Saul Alinsky, grand activiste américain, déclarait ça, dans son Manuel de l’animateur social. Et à entendre des camarades, en effet, parfois, on a l’impression d’une mystique : comme si le mot « Révolution » contenait, en soi, le paradis. Comme si cette Révolution nous tomberait dessus par miracle, comme un éclair fend le ciel, mondiale même, et que dans l’instant même, la Justice resplendirait, le lait et le miel couleraient d’une corne d’abondance, toutes les difficultés soudain résolues.

Je ne partage pas cette vision céleste. Un processus révolutionnaire s’inscrit dans la durée – et s’écrit dans la douleur. Aucune « lutte finale » ne clôt l’histoire : elle se poursuit, avec ses incertitudes, ses découragements, ses tragédies, ses fulgurances. Et au lendemain d’une révolution, une autre est à préparer – comme Sisyphe remontant son rocher.

Sans attendre cette grande explosion, cette Révolution à majuscule, nous soutiendrons tous les petits progrès, toutes les mesures qui – à défaut d’abattre le capitalisme et d’amener le Nirvana sur Terre – diminuent la précarité, réduisent le temps de travail, desserrent l’étreinte de la finance. Non pas seulement (mais ce n’est pas rien !) pour les améliorations, très concrètes, apportées à l’existence des jeunes, des femmes, des salariés. Surtout, pour la confiance que ces victoires d’étapes restaurent, la confiance des travailleurs dans leurs propres forces – comme un appétit de conquêtes qui se rouvre.

Attendre que ça pète

[*Cet attentisme a sa variante sociale : le çavapétisme.*] « Ca va finir par péter, on est tombés tellement bas. Ou alors, il faut attendre qu’on tombe encore plus bas ? »
On peut tomber bien plus bas, et sans sursaut à la clé.
Qu’on observe Haïti : à force de désastres politiques, économiques, climatiques, il ne reste de cette île qu’un champ de ruines – sans, à l’horizon, le moindre « grand soir ».

Admettons que ça pète, même, un jour.
Ça a pété chez les Contis, après tout, et quelques imprimantes ont bien volé à la sous-préfecture de Compiègne. Des voitures ont cramé, par centaines, à l’automne 2005 dans les banlieues françaises. Elles brûlent aujourd’hui en Angleterre. Mais les jacqueries ne font pas des révolutions, ces révoltes ne suffisent pas – très loin de là – à transformer un ordre solidement établi.

C’est à la lumière de ce spontanéisme, pourtant, que nous relisons notre histoire : en 1789, la colère du peuple aurait « explosé » et porté la Grande Révolution. C’est oublier l’essentiel : la lente montée en puissance, auparavant, économique, idéologique, de la bourgeoisie. Qui s’est sentie assez forte, alors, assez implantée dans le pays, non seulement pour refuser un nouvel impôt royal, mais pour faire sécession, pour se déclarer « Assemblée nationale » hors des États Généraux – et se prétendre alors la Nation à elle seule. Pour, finalement, contre l’aristocratie et l’Église, s’appuyer sur le prolétariat parisien et les paysans des campagnes – en s’efforçant, ensuite, de les calmer.

Même au présent, on se trompe – ou l’on se ment. Ainsi pour la grève générale, en Guadeloupe. On aimait croire ça, dans la gauche radicale, que le LKP avait « surgi d’un coup », qu’une « étincelle avait mis le feu au baril » – et qu’il ne manquait donc, à nous également, que cette étincelle, ce hasard presque.
En se rendant sur l’île, un été, c’est tout l’inverse que nous avons découvert. Nul remède secret, aucune potion magique, mais la patiente construction d’une organisation. Des années à bâtir l’UGTG, un syndicat d’ « action de masse » et de « lutte des classes ». Le recrutement de militants, dans des mini-réunions, sous des néons blafards. Des tractages dans les courses cyclistes, sur les marchés, à la sortie des cimetières. Jusqu’à obtenir des scores écrasants aux élections prud’homales. Il a fallu tout ça, avant de bâtir la Ligue Kont la Pwofitation, avant de sonder les cœurs antillais, avant de lancer une grève générale – qui ne se décrète pas comme on jette les dés.

À nous de rompre avec cette illusion : que de la crise naîtra forcément une révolte. Que les foules se mobiliseront spontanément.

[(Mon ton, un peu donneur de leçons, grandiloquent, vous agace ? Journaliste, je déborde de mon rôle, passant de la description à la prescription ? Vous êtes en désaccord sur tel point, et j’ai oublié tel autre ? Nulle part, ici, je n’ai abordé la question du programme – c’est-à-dire des fins, me concentrant sur les moyens, mais peut-on traiter les deux séparément ?
Vous avez raison : j’ai bien conscience, moi-même, de mes insuffisances, de mes balbutiements – et j’attends vos réactions, vos critiques, qui me feront progresser. Qui nous permettront d’avancer, ensemble, dans ce vaste dossier « Que faire ? » – ou, au moins, de clarifier nos désaccords.
Reste que, durant cette semaine, j’ai tenté de me confronter, franchement, sincèrement, à cette question, de me hisser à sa hauteur – préférant la lourdeur des évidences à la fantaisie des innovations : comment va-t-on retirer le pouvoir à cette oligarchie ?
Pour m’engueuler : francois@fakirpresse.info
)]

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Messages

  • Bonjour,

    Excellent état des lieux, très lucide et honnête comme toujours avec Ruffin.
    Je partage 100% tout ce qui y est dit.
    Jusqu’à il y a deux mois de ça j’avais tendance à conclure « échec et mat », des moustiques contre des porte-avions, on a perdus …

    Jusqu’à ce que l’on me fasse découvrir les réflexions et analyses d’Etienne CHOUARD autour de la VRAIE démocratie...
    Avec comme principe central le tirage au sort…
    Et la mise en place de gardes fous qui l’accompagnent…

    Putain c’est donc possible ? Des règles (une constitution en fait) qui nous protègent des « voleurs de pouvoir » et empêchent l’avènement d’une nouvelle oligarchie ?

    C’est très très bien documenté, argumenté … Et surtout parfaitement jouable !

    Allez regarder une ou deux de ses conférences et prenez le temps d’y réfléchir… sans balayer la proposition d’un revers de main aussi snob qu’ignorant.

    Personnellement c’est la PREMIERE FOIS qu’une proposition me redonne « le gout de l’avenir »…

    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/

    Prenez le temps et on en discute...

  • Il y a un poison à éradiquer entre nous : la division. Cesser de se regarder en adversaires pour concentrer nos coups sur le véritable ennemi. Et là on a un boulot de titan pour réconcilier les étatistes et les autogestionnaires, les "du public" et les "du privé", les jeunes et les vieux, les blancs et les basanés, les Français et les immigrés, les homos et les hétéros, les hommes et les femmes, les cols blancs et les cols bleus, etc.

    http://partageux.blogspot.com

  • Hello,

    Déjà, il faudrait se demander pourquoi le capitalisme renaît de ses cendres. De nous tous, qui, élevés dedans on ne se rend même plus compte de ce qui est capitaliste ou ne l’est pas. De savoir qu’on nous matraque son idéologie 24h/24, 7j/7 à travers l’emploi, la consommation, le principe du patronat, l’esprit de compétition, la course à la richesse financière et j’en passe. Le terme a même été masqué pour la majorité des gens pendant pas mal de temps, c’était devenu un gros mot, une lubie vociférée par quelques illuminés communistes ; sauf que c’était et c’est toujours une réalité que l’on regarde sans voir.
    J’écoutais il y a quelques jours, une conférence de Bernard Friot à propos des retraites. Selon lui faudrait regarder ce qu’il y a de révolutionnaire actuellement, c’est à dire le principe des retraites tel qu’il existe ici en France et maintenant. Ce système vit sans le capitalisme (ouais l’argent, certes, c’est aussi un autre noeud du problème). Ce qu’il propose n’est pas uniquement de défendre ce système des retraites tout en restant sur la défensive, mais d’aller plus loin... en l’étendant, sur les investissements pour les entreprises, sur un salaire permanent et à vie rémunérant la qualification et non le poste comme ça se passe actuellement dans le privé. Déjà, ça tenterait à prouver que le capitalisme s’avère particulièrement inutile (et ça, c’est le cap le plus dur à passer dans nos esprits) et surtout nuisible (pollution, chômage, injustice sociale, etc...).

    Attendre la révolution ou que ça pète ? (pour moi, c’est la même chose), certains pensent que lorsque l’on arrive à un capitalisme exacerbé, il ne peut que laisser la place au socialisme (selon ce que raconte Marx à propos des règles qui régiraient l’Histoire)... bref... c’est sans doute pour ça qu’ils attendent que ça s’écroule... mais cependant, il faudrait cesser de penser le capitalisme comme un bien de l’humanité.

    L’autre chose à laquelle je pensais, c’est que pour les descendre de leurs trône, les autres ; il serait bien de remettre dans le bon ordre les mots et leur sens... la vérité serait peut-être bien un des éléments pour lever les masques et aider à un peu plus de réaction de nos concitoyens. On a allègrement détourné de son sens le socialisme, la démocratie, l’anarchisme et même le libéralisme (c’est bien pour ça que maintenant, je préfère parler de libéralisme commercial ou financier... ces gars qui ne cessent de citer Adam Smith ne respectent même pas le dixième de ses idées... libéraux pour eux exclusivement, les autres n’ont qu’à crever).

    J’ai en tête ce que j’ai lu après cette 1ère partie...
    Non aux partis ? Hum, ça serait plutôt à certains hommes qu’il faudrait dire non, car ils sont déjà noyautés par le capital.
    Non aux syndicats ? Les syndicats jaunes existaient avant guerre et ils existent encore... et nous, on est marrons. La solution serait aux syndiqués de faire pression sur leurs délégués... Parce qu’effectivement pour un mouvement coordonné, il faut des réseaux et le principe du syndicat en fait partie... cornélien...
    Et pour en revenir à la révolution, au bout d’un moment, on y arrivera peut-être (c’est une éventualité, rien n’est joué d’avance... l’avenir, on ne le connaît pas)... on y arrivera parce qu’un pouvoir ne se laisse pas faire, il ne voudra pas être détruit et s’il ne peut plus faire pression par la violence de la baisse des salaires, il le fera par la violence.
    Un autre détail, il y a une chose qui est sûre, c’est que si rien ne bouge, nos droits sociaux (santé, retraite, alloc, etc) on les aura dans l’os... l’AGCS (accord général du commerce des services) concocté par l’OMC (dois-je la présenter) et signé par Jospin veille au grain pour gentiment mettre tout ça sur le marché.

  • correction :

    Et pour en revenir à la révolution, au bout d’un moment, on y arrivera peut-être (c’est une éventualité, rien n’est joué d’avance... l’avenir, on ne le connaît pas)... on y arrivera parce qu’un pouvoir ne se laisse pas faire, il ne voudra pas être détruit et s’il ne peut plus faire pression par la violence de la baisse des salaires, il le fera par la violence physique.

  • Que faire ? Le minimum c’est déjà virer la Droite sous ses différentes formes qui est prête à renforcer toujours plus l’oligarchie financière et à appauvrir toujours plus les 99%. Supprimer déjà les stock options qui soumettent les entreprises industrielles aux gros actionnaires de la Finance. Séparer les banques de dépot et les banques d’affaires, deux mesures qui sont dans le programme de Hollande mais ni de Sarko, ni de Bayrou, ni de Le Pen.

  • Tout à fait d’accord... et merci pour de sortir de la soupe vendue partout pour engraisser toujours les mêmes..

    L’analyse est toujours la même...comment tiennent ils le pouvoir ??
    Par l’argent....Il faut donc les en priver , du moins les priver du nôtre
    Difficile ?? peut être pas...
    Beaucoup de gens commencent à sortir leur argent en début de mois et règlent leurs dépenses en liquide, on devrait tous le faire..
    La carte bancaire est un piège à consommation, laissons la dans un tiroir,payons par chèque ce que nous pouvons éviter.
    Les prélèvements automatiques ne sont pas obligatoires, par contre ils sont un fil à la patte, dénonçons les...
    Ces quelques points n’ont l’air de rien mais c’est un début...

  • Aprés avoir cru à l’abstention (pourvu qu’elle soit massive), je me dirige sur le vote pour Mélanchon, Y a-t’il une réelle possibilité de voir s’installer (si victoire dudit) un véritable changement ?

  • Ca c’est une question qu’elle est bonne !

    Quelques idées, à débattre :

    Je pense qu’il ne faut pas se lamenter sur le fait qu’on ne se soit pas posé ces questions plus tôt. Dans nos contrées, ces dernières décennies la pensée critique était tellement minoritaire qu’elle devait dépenser toute son énergie à simplement exister, survivre se transmettre. Mais les choses changent.

    Il me semble qu’aujourd’hui des progrès très importants ont été faits par exemple dans la conscience des problèmes à un niveau international. De grands progrès ont aussi été faits dans la communication entre groupes en lutte dans le monde. C’est un point très important (un site comme celui du jura libertaire, en est un excellent exemple). Il me semble aussi que la pensée critique anti-capitaliste s’est considérablement renforcée ces 5 dernières années, et que bien des illusions sont parties aux oubliettes (vive la crise de 2008 !).

    Peut-être que ce qui manque maintenant, ça serait une position offensive, c’est-à-dire sortir de la posture où on se mobilise interminablement et pathétiquement contre telle ou telle régression sociale ou environnementale.

    Il faudrait peut-être développer des formes de solidarité actives pour vivre ici et maintenant mieux, en s’organisant collectivement (pour mieux manger, s’entraider, organiser des loisirs moins cons...). Et là, il me semble que ceux qu’on appelle les autonomes (et qui sont parfois sont si décriés), ont plein de choses à transmettre. D’ailleurs, l’origine de la première internationale vient, entre autre, de l’agrégation de sociétés d’entraide ouvrières.

    Il faudrait aussi sûrement des buts positifs sur le court et le moyen terme, qui entrent dans une stratégie pour la guerre de classe. Il fut un temps (celui de l’AIT, je crois) ou réclamer la limitation internationale de la durée légale de la journée de travail était un de ces buts (à la fois comme moyen tactique, et comme étape vers un autre mode de fonctionnement) ... Ces buts, s’ils sont bien choisis, permettent de mobiliser nos forces dans une même direction, de participer au débridement de nos libertés, de construire des formes d’organisation, et d’affaiblir la bête capitaliste.

    Mais ce qu’il faudrait probablement c’est aussi une vision sur ce vers quoi on veut aller. Pour ce genre de réflexions, on est encore bien dans la brume. Mais il me semble que les analyses de David Harvey sont de pistes intéressantes :

    http://socio13.wordpress.com/2010/06/13/david-harvey-repenser-la-revolution/

    http://davidharvey.org/2009/12/organizing-for-the-anti-capitalist-transition/

  • Bonjour,

    Votre article m’a plu, mais je ne peux éviter une certaine méfiance à l’égard de certaines de vos idées.

    Pour illustrer, je commente deux lignes de votre article :

    "On le sait, désormais : ils iront jusqu’au bout.
    Ils raseront les forêts .... "

    S’ils le font c’est pour des affaires, or sans marché, sans clients, il n’y a pas d’affaires !
    Pourquoi les rhinocéros disparaissent ?
    Car des millions de petites gens achètent la poudre de leur corne et se moquent d’où le provient.

    Je crois que cela illustre le fait que le problème est collectif. Nous devons entrainer le plus grand nombre par le moyen d’un changement de culture, éviter dans la mesure du possible toute solution imposée car elle ne produira pas les changements de mentalité souhaités.

    "Comment on va faire, alors, pour leur retirer le pouvoir – et donc pour le prendre ?"

    C’est simple, . . . jamais !

    Même s’il y a une révolution, ceux qui prendront le pouvoir seront toujours une infime minorité de l’humanité.

    La question c’est quel type d’institutions mettre en place pour :

    1) éviter que ceux qui détiendront le pouvoir fassent n’importe quoi

    2) faire l’ensemble de la population puisse participer et apprendre à vivre réellement en démocratie (non pas la farce actuelle) C’est à dire :
     Faire comprendre au plus grand nombre que participer à la vie publique est non pas un droit mais une obligation.

     Faire comprendre au plus grand nombre les danger de la démagogie à laquelle nous cédons souvent par inertie. C’est ce qui a perdu les régimes communistes. (le bilan de l’échec de cette expérience n’a jamais été fait)

    Mais de tout cela il est très peu question. Ici et ailleurs.

  • 34% Assez inquiet et 62% veulent l’arrêt progressif sur 25 ou 30 ans son programme nucléaire et de faire fonctionner ses centrales.

    Avoir :
    http://youtu.be/gFF1kVDLACo

  • Je me permet de rajouter une autre vidéo green peace et le mensonge du nucléaire :

    http://www.fakirpresse.info/Que-faire-Partie-1-3.html#formulaire_forum

  • une classe va chercher à survivre à n’importe quel prix.
    jamais ils ne concéderont leurs privilèges.Le capitalisme a œuvrer à leur donner santé richesse et longévité et jeunesse.et quand bien m^me les élections redonnerait du pouvoir aux non nantis .Ils se réapproprieront rapidement le fonctionnement financier.
    C’est une révolution pacifique je le souhaite dont nous avons besoin .melenchon pourrait être le catalyseur

  • Premieremement pour leur retirer le pouvoir il faut qu il n’y ait plus de vote mais seulement un tirage au sort de nos representant,comme lors de la premiere et unique democratie en grece il y a plus de 2000 ans,cela evite que quelques elites qu il soit vole le pouvoir
    Deuxiemement et certainement avant qu ils ne nous creer une 3eme guerre mondiale afin d eviter cela les attraper ou qu ils soient sur la planete ,eux et leurs familles et descendant et les juger pour crime contre l humaniter et la planete

  • Que faire ?

    Oh, j’ai bien quelques idées. Des idées concrètes, plan par plan. Et rien qui n’implique de briser les principes de démocratie et d’humanité.

    Si ça vous intéresse, contactez-moi par email (vous, les gens de Fakir).

  • Ça fait un bout de temps que je me pose ce genre de questions (quelques années), et jamais je n’ai eu le courage de faire la même démarche, à savoir essayer de partager des idées sur le sujet. Mon entourage proche s’en contrefout (ou pire - à de rares exceptions), et beaucoup de gens sombrent dans le fatalisme quand on aborde ce genre de sujet.

    Pour y avoir beaucoup réfléchi, je pense qu’il n’y aura rien sans "réveil" de la population. Je ne parle pas bien sûr d’une révolution, mais plutôt d’une évolution des façons de pensée.
    Je pensais au départ que ce serait un processus long (plusieurs décennies d’effort), mais en y réfléchissant mieux, cela peut aller très vite. Par effet boule de neige...

    Au final ce que vous (Fakir) et d’autres avez commencé à monter est, je pense, LA voie qu’il faut emprunter. Une voie sans violence, qui instruit, qui se veut ludique, qui bouscule les schémas de pensée instillés par nos médias de masse. Une voie qui veut fédérer ou rejoindre des mouvements qui eux fédèrent.

    Je pense qu’en posant ouvertement la question "Que faire ?", on réalise déjà quelque chose.
    Dans les événements qui vont suivre, les questions qu’il faudra sûrement vous poser seront justement "qu’est ce que nous ne voulons pas ?", pour servir de garde-fous à un mouvement qui peut rapidement s’emballer.

    Bon courage et sûrement à bientôt !

    Erwan

  • De nombreux petits bourgeois, autrement appelés bobos, ou les "pas à plaindre" éprouvent parfois une empathie sincère, ou même une religieuse compassion, une véritable volonté de préserver leurs semblables du malheur. Cependant ils s’accordent vite à se détourner des souffrants en les affublant de calomnieux costumes : souffroteux, feignants, imbéciles, malchanceux, dommage collatéraux. Et ainsi persistent à ne pas remettre en question ce qui ne les affaibli pas encore.
    Quels astuces, quels arguments, quel parole débarrassée du poids de la communication édulcorante leur opposée ? C’est mon angoisse. Ma question permanente.
    Quand aux cyniques, le dialogue sans rapport de force est malheureusement rompu tant les échappatoires dialectiques, la mauvaise rhétorique vol qu secours de ces déserteurs de la pensée. Le dialogue sans violence, c’est le veux des Agora d’alors, mais leur secret m’est inconnu.

  • Ok ca va péter mais il faut apprendre de nos échecs et ne pas se résigner. Nous avons fait confiance à un système qui nous a trahi. Il faut tirer les leçons et le changer.
    Nous avons toutes les informations à disposition, il est simplement difficile de faire le tri entre le vrai du faux vu la quantité disponible. Les principaux médias sont orientés vers le système actuel qui va tomber de lui-même.
    La vérité est à chercher vers le libre, l’open source. Ca a commencé par l’informatique, ca continue par le POC21, la monnaie libre, la blockchain, les fintech.
    Il faut juste éviter que toutes ces bonnes idées soient accaparées par les grands trusts, changer nos modes de consommation, mettre nos économies dans des banques éthiques, favoriser le commerce local. Aller chercher l’info plutôt que de regarder la TV.
    Bon courage à tous et préparez-vous à reconstruire dès demain.

  • "Quand il n’est rien de plus naturel que de cogner"

    Lorsqu’un fonctionnaire de police bien payé, bien nourri, job et retraite assurés,
    en pleine forme physique, casqué, botté, carapacé, armé, entrainé au combat de rue,
    flanque un coup de poing en plein figure d’un adolescent, maintenu par deux de ses collègues,
    et lui casse le nez, au prétexte qu’il se sentait en danger !

    Doit-il être relaxé, condamné ou interné en psychiatrie Mme le Juge ?
    Que vous faut-il de plus qu’une vidéo en direct
    o. godin

  • La dictature mondiale en marche
    Glyphosate dans toutes les assiettes, PNR généralisé,
    Dénigrement des mouvements alternatifs, Secret des affaires et impunité,
    Paradis fiscaux, Marchandisation de la vie, Domination des cartels,
    Concussion des gouvernants, Internement des lanceurs d’alerte,
    Emprisonnement des journalistes, Musellement et matraquage des Pauvres,
    Esclavage, Mépris de la morale, etc...