Merci Patron ! - Parole de pros

par L’équipe de Fakir 24/01/2016

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Y a pas que les intellectuels qui aiment notre film, y’a aussi les gens du milieu. Des réalisateurs l’ont vu, des gérants de cinéma l’ont diffusé en avant première. Et ils sont, eux aussi, plutôt élogieux. Florilège.

[*Robert Guediguian*] - cinéaste - réalisateur d’Une histoire de fou

J’ai regardé le film de Ruffin que j’ai trouvé très drôle et salutaire... une façon ludique de dénoncer plus efficace qu’une démonstration sérieuse.

[*Matthias Chouquer*] - directeur du cinéma l’Eldorado, Dijon

Le 10 décembre dernier, nous recevions François Ruffin, pour l’avant-première de son tout premier film en tant qu’auteur-réalisateur, un documentaire énergique au titre exclamatif : Merci Patron !

Si le film nous a positivement surpris – animés que nous sommes d’une méfiance de principe vis-à-vis des journalistes s’improvisant cinéastes – la rencontre entre Ruffin et le public dijonnais allait nous plaire tout autant.
Nous sommes encore frappés par la manière très familière et chaleureuse qu’ont eue les spectateurs de s’adresser à Ruffin. Tutoiement de vieux copains, évidence des accords politiques, sympathie et empathie envers le bonhomme. Nous avons tous parlé ce soir-là, d’égal à égal, quelle que fût la profondeur de la culture politique de chacun, portés par la gouaille et la joie vitale du film.

C’est d’ailleurs cette beauté de l’égalité qui nous charme dans le film. Ni professoral (alors qu’il le pourrait), ni commisératif (alors qu’il y a de quoi), Ruffin se place d’emblée au milieu d’eux, aux côtés de ces ouvriers licenciés d’une usine textile de Picardie.
Et son énergie débordante va les contaminer. En lieu et place d’un film didactique sur la fermeture de cette usine appartenant au groupe LVMH, Merci Patron ! crée sa propre aventure en inventant le scénario pendant le tournage et avec les ouvriers. Une véritable petite commune de cinéma !
Le film s’apparente finalement à une opération cinématographique de reconquête d’une dignité ouvrière, perdue dans l’hyper-violence sociale de la délocalisation d’une usine.
S’extirpant de ses problèmes personnels (le film commence dans la salle de bain de Ruffin), il s’attache à rencontrer les ouvriers, et principalement un couple (tous deux licenciés), dont il dresse un portrait dynamique, dévoilant comment le film les transforme. Leur situation est catastrophique, dettes impossibles à rembourser, huissiers aux fesses, perte imminente de leur seul bien : la maison.
Une tentative de hold-up, aussi légitime que clownesque, s’improvise alors contre LVMH et son patron Bernard Arnault, pour sauvegarder la maison…

Naissance foudroyante et merveilleuse, en Picardie, de deux acteurs de cinéma : Jocelyne et Serge Klur.
Par deux scènes géniales, dignes d’Audiard dans leur dialogue, Jocelyne et Serge Klur vont affronter le négociateur de LVMH, envoyé par Bernard Arnault, pour étouffer la révolte picarde et sauvegarder l’image du groupe. Ce négociateur, verbe haut, cynisme affiché, filmé à son insu par Ruffin, semble tout droit sorti d’un film de Scorsese.

Ruffin, se laissant porter par les rencontres et sa malice naturelle, crée de toutes pièces le premier thriller documentaire de revanche ouvrière. Il redonne un nom et une histoire à des gens oubliés et réduits au silence.
La joie irradiante du film est un pied de nez aux trop nombreux films qui pleurnichent sur la misère, nous rendant impuissants par la même. Impuissance politique au cœur aussi de plusieurs scènes qui regardent avec plein d’ironie notre propre incapacité actuelle à porter des mouvements collectifs de rébellion, condamnés à les imaginer dans des simulacres fictifs. C’est là la force de Merci Patron ! puisque le film est autant la réponse concrète d’une lutte rondement menée qu’une invitation exclamative à la révolte.

Parlons en tous autour de nous, le film sort le 24 février !

[*Gilles Perret*] - documentariste, réalisateur de Les jours heureux

Je vous incite fortement à venir voir Merci patron ! C’est vraiment formidable. Vous pouvez le dire à vos amis, ils vous remercieront...

[*Michel Caré*] - responsable du cinéma La Turbine, Cran-Gevrier (Haute-Savoie)

Une fiction n’oserait pas faire et montrer aussi bien.
Merci patron ! est une potion salutaire pour les citoyens endormis, désabusés, en perte de confiance.
Ce film est rayon de soleil pour le couple désintégré par l’isolement. On le sent se reconstruire.
Ce film est une bouffée d’air frais pour dire des choses graves sans recevoir une « leçon ».
Ce film est un « pris » sur le vif, édifiant de sincérité, de pureté, de jeux, de regards et d’estime de soi retrouvée.

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Messages

  • bonjour, pourquoi n’y a t’il pas eu d’avant première en bretagne ? je ne trouve même pas d’infos sur des projections à partir de la date de sortie nationale le 24 février ? Je ne crois pas être le seul abonné à FAKIR dans la région Rennaise. Je suis prêt à promouvoir ce film mais les nouveaux militants bobo cinéphiles qui gèrent les cinémas associatifs me regardent d’un air condescendant lorsque je leur présente mes petites affichettes découpées dans le dernier fakir.
    J’ai l’impression que la promotion de ce film n’est pas bien passée dans l’ouest.
    Ce n’est pas possible il doit bien rester quelques militants en bretagne qui sont préts à se déplacer pour voir autre chose que des films du niveau de "la famille Belier" !!!
    Salutations solidaires
    J Faisant

  • bonjour, J’ai commandé le film. j’ai hâte de le voir.