Les graines de l’espoir

par François Ruffin 24/04/2012

On a besoin de vous

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L’ignoraient-ils, ces militants du Front de Gauche, rassemblés dimanche soir place Stalingrad à Paris, se retrouvant dans les QG de campagne en province, les yeux rougis, en larmes pour certains, l’ignoraient-ils que la route est longue ? Le découvrons-nous, que les batailles idéologiques, puis politiques, prennent plus de quelques mois ?

Depuis bien longtemps, j’en suis convaincu : nous avons à refaire, en sens inverse, le chemin parcouru par les néo-libéraux dans l’après-guerre.
Eux étaient marginalisés, alors. Même la droite américaine est convertie au keynésianisme. Une poignée d’intellectuels, autour de Hayek, reprend le flambeau. Leur pensée conquiert des universités, des journaux, s’implante chez les Républicains.
En 1964, pour la première fois, c’est un adepte du libéralisme, Barry Goldwater, qui représente ce parti à la présidentielle aux Etats-Unis.
Une formidable campagne est alors menée (j’emprunte ici au Grand Bond en arrière, de Serge Halimi) :

Les jeunes militants conservateurs ont, pendant des mois entiers, organisé des milliers de réunions publiques, collé des millions d’enveloppes, distribué des tracts aux portes des usines et des bureaux. Ils attendent la victoire le 3 novembre qui vient, ils sentent leur nombre et leur foi, ne croient ni aux sondages ni aux médias.
En septembre 1964, l’un des penseurs de la droite américaine, William F. Buckley, s’adresse à eux – et il sait que son propos va les décevoir. Pour énorme qu’elle soit, la mobilisation du peuple de droite au service de Barry Goldwater ne suffira pas. Pas cette fois, pas encore. Le pays n’est pas prêt ; ce serait trop tôt d’ailleurs, la bataille des idées ne fait que commencer. Buckley lui-même n’a que trente-neuf ans. En septembre 1964, il annonce donc ‘la défaite imminente de Barry Goldwater’ à un public d’étudiants républicains persuadés du contraire. C’est le silence, la consternation, quelques sanglots aussi. Puis, avec son style inimitable, très vieille Angleterre, précis et précieux à la fois, Buckley leur explique :

"Une pluie diluvienne a gorgé une terre assoiffée avant que nous ayons eu le temps de nous préparer. L’élection de Barry Goldwater supposerait l’inversion des courants constitutifs de l’opinion publique américaine, elle exigerait que cette brigade ardente de dissidents publics dont vous êtes la météore incandescente tout à coup se métamorphose en une majorité du peuple américain, lequel, subitement, surmonterait une lassitude fortifiée par une génération entière, absorberait la vraie signification de la liberté dans une société où la vérité est occluse par les mystifications verbeuses de milliers de savants, de dizaines de milliers d’ouvrages, de millions de kilomètres de papier journal ; un peuple américain qui, prisonnier pendant toutes ces années, parviendrait subitement à fuir avec nonchalance les murs d’Alcatraz et, marchant d’un pas léger sur les mers infestées de requins et de courants contraires, trouverait enfin la sûreté sur la rive.

La rive, la terre promise, demeure cependant dans la ligne de mire. Pas cette fois, plus tard. Mais à condition de mobiliser des recrues, pas seulement pour le 3 novembre, mais pour les prochains novembres, afin d’instiller l’esprit conservateur chez tant de gens que bientôt nous verrons dans cette élection non pas les cendres de la défaite, mais les graines bien plantées de l’espoir. Celles qui fleuriront un beau novembre à venir".

De fait, Barry Godwater s’est ramassé une gamelle en novembre.
Mais les graines de l’espoir ont fleuri, des années plus tard, avec les triomphes de Ronald Reagan, Margaret Thatcher et consorts.

Je voulais leur dire ça, aux copains qui déprimaient dimanche soir.
Parce que c’est nous qui les avons plantées, ces graines, aujourd’hui. Pour la première fois depuis combien de temps ?, des décennies, c’est un discours de classe qui a retenti. Et cette parole clairement de gauche a trouvé un écho populaire : ce sont ces milliers de personnes, des dizaines de milliers, qui se sont retrouvés à chaque meeting. Ce sont encore ces 11%, près de 4 millions de votes, qui se sont portés sur Jean-Luc Mélenchon. Et ce sont, au-delà, ces millions d’autres qui ont entendu, apprécié, applaudi l’élan, même s’ils ont choisi un autre bulletin.
Tout cela n’est pas rien.
C’est un pas en avant, dans le bon sens, sur ce chemin.
La seule erreur, c’est d’avoir espéré plus haut que notre cul : bien sûr qu’on ne renverse pas, en quelques semaines, un Front National installé dans le paysage depuis un quart de siècle. Bien sûr que le Front de Gauche peine à attirer massivement chez les ouvriers, employés, dans les campagnes – alors que (à l’intuition) ses militants se recrutent surtout dans la petite-bourgeoisie urbaine (dont je suis).
Mais ces obstacles seront surmontés, pour peu qu’on les voit et qu’on le veuille. Pour peu qu’on se retrousse les manches. C’est dans l’adversité que se révèlent les tempéraments – et si nous prétendons, vraiment, transformer ce pays (et je ne parle même pas de révolution !), va-t-on se décourager juste parce que le résultat d’un scrutin n’égale pas les derniers sondages !
Les graines de l’espoir peuvent germer. Mais pas arrosées avec nos pleurs…

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  • Bien sur nous avons vécu une victoire.
    Une victoire amer, car plus que le score inferieur a mes espoirs cest le haut score de Junior Cochon et la consecration idees morgue que cela represente qui m a rougi les yeux.

    Le combat est aussi intérieur et ce texte permet de relever la tete, retrouver le sourire et avancer.

    Merci Fakir, Merci François Ruffin.
    On lache rien

  • A notre décharge, une des sources importante de notre déception a été le contraste entre d’un coté une campagne très réussie, des mobilisations carrément inédites, des sondages hauts que l’on pouvait crédiblement penser minimiser le vrai score, une campagne médiocre des nos adversaires, et leur incapacité à mobilisé plus que médiocrement voire très médiocrement, et d’un autre coté le résultat final....

  • avis aux twittos

    #reseauFDG la résistance s’organise à faire circuler d’urgence

  • Peut-être que ce qui a changé, depuis les années 60, c’est la longueur de l’Histoire : elle est devenue aussi brève que nos impatiences. Nombreux, ceux qui avaient renoncé à l’espoir, et qui vivent cette déception nouvelle comme le coup au cœur qui pourrait bien les tuer.

  • BRAVO, touts(es) derrière Jean-luc, NOUS NOUS SOMMES RÉVEILLÉS, oui la douche a était froide, mais maintenant la révolution citoyenne est en route, ON LÂCHERA PLUS RIEN, ce n’est qu’un début

  • Merci pour ton analyse, cela fait du bien.
    Mais par quel mystère ces gens des campagnes qui ne voient pas un soit disant "étranger" de l’année votent-ils à + 25 % pour une tel le xénophobie et untel cynisme social ?
    J’ai des parents éloignés qui font partie de cette frange de la population et je les connais depuis longtemps : j’avoue que malgré toutes ces années, je ne comprends toujours pas.
    C’est plutôt cela qui désespère.
    Est-ce à-dire que c’est la faillite de l’éducation qui les atteint les premiers ?

  • Avoir espéré n’était pas une erreur. C’est justement parce que pour une fois on faisait campagne pour gagner qu’on a pu faire le score qu’on a fait.

    On lutte contre la résignation. La moindre des choses est que les militants eux mêmes ne soient pas résignés.

  • Il a fallu 7 ans après la crise de 1929 pour que le Front Populaire voit le jour.
    Soyons patient, travaillons, militons, rien ne se fait en un jour.
    Hayek et ses amis ont su être patients en effet, ils avaient un peu plus d’amis fortunés que nous certainement mais en tout cas ils ont ramé à contre-courant de la pensée dominante. Ils se sont rassemblés, comme on a l’impression de le faire aussi, à une trentaine dans des salles obscures, ils ont crée la Société du Mont Pèlerin, puis il y a eu l’Adam Smith Institute etc etc.
    Nous aussi nous avons crée de nouvelles plateformes, nous venons de très très loin il ne faut pas l’oublier.
    La première bataille (qui est, pour moi, sans doute la plus difficile, mais l’avenir le dira) est gagnée en tout cas : nous avons repris confiance !

  • Le temps de la bataille idéologique est long mais je plaide que le score du Front de Gauche au soir du 22 avril est un sérieux encouragement. Tout en remettant de l’idéologie au coeur du débat politique, nous gagnons plus de 3,2 millions de voix par rapport à 2007.

    J’en dis plus ici http://lecridupeuple.wordpress.com/2012/04/24/bienvenue-a-3-277-821-nouveaux-electeurs/

  • Il faut se contenter de l’idée d’être l’effet papillon du changement.
    Heureusement qu’il existe des médias tels que vous, merci.

  • Mais pourquoi Mélenchon ne s’adresse t-il pas plus explicitement aux patrons des petites et très petites entreprises, qui représentent une part immense de la population et ne peuvent que flipper comme des bêtes quand il évoque le salaire minimum à 1700 euros, alors qu’il arrive si souvent qu’eux même ne se paient pas pour pouvoir rémunérer leur(s) salarié(s) ? Je pense que tout cet électorat s’est senti ignoré. Qu’a t-il à leur dire ?
    Salutations.

  • @François VIDIT
    Je me suis aussi posé cette question, et je crois que le matraquage médiatique est en grande partie responsable de cette mentalité. Nous sommes bien démunis contre les mastodontes audiovisuels. cf "la psychologie des foules".
    Il n’y a, à mon sens, rien de plus à comprendre sur ce point.
    Merci pour cet article clairvoyant !

  • Ancien adhérent du PCF (pendant 32 ans quand même), je vois dans notre déception, les graines suivantes : pour la première fois depuis 1978, une force politique se pose concrètement la question d’accéder au pouvoir pour changer la société : rénovation de la république, planification écologique, mesures anti-capitalistes cohérentes et conséquentes.
    Si cela se jouait en quelques mois, cela se saurait.
    La grande question qui se trouve maintenant posée est de faire vivre cette démarche sans compromission. Et cela demande une organisation nombreuse, souple, où les décisions sont prises sur un mode nouveau excluant le commandement et la délégation de pouvoir. J’ai adhéré à la (petite) FASE et j’y vois une forme précursive de cette organisation.

  • Bien jolie la comparaison avec les hayekiens, mais n’allaient-ils pas très vite disposer de moyens faramineux pour relayer leur propagande ? Ils étaient partisans d’enrichir les riches, et les riches naturellement les ont aidés à remporter la bataille idéologique : d’abord dans le petit monde des élites politiques et puis partout. Nous, nous sommes pour redonner une dignité, une conscience de classe et une culture historique à tous les dominés, ce qui revient à prendre aux riches et à redistribuer l’argent et le savoir. Qui nous financera ?

  • Merci pour cet article lucide.

  • "Mais par quel mystère ces gens des campagnes qui ne voient pas un soit disant "étranger" de l’année votent-ils à + 25 % pour une tel le xénophobie et untel cynisme social ? "

    Ce sont souvent des bien petits... ils peinent au boulot, ils ne relèvent la tête que pour regarder la 1,2,3,4(non, trop chère),5 (non, trop intello) et 6... , des journaux, (un seul et pas tous les jours), ils ne regardent que la page des sports, les infos locales, les obsèques...
    Aussi, ils entendent aux infos (aujourd’hui encore une élection miss noire) qu’on n’est plus "chez nous" !! ils les voient bien dans les files du resto du coeur .... ils les entendent se plaindre de la misère de leurs logements, tous ces étrangers, qui bossent pas, qui nous piquent le RSA, ils les ont remarqués dans les files d’attente aux urgences, etc...
    Bien sur ça les énerve aussi qu’un patron puisse empocher 6 millions d’euros, mais bon, c’est un patron... c’est comme les footballers... les chanteurs, les acteurs,... pourquoi ils n’auraient pas droit puisqu’ils sont si intelligents, eux, les autres... et puis, pour ramasser 6 millions d’euros, il faut quand même être hors-normes, alors, c’est sans doute mérité !!

    A la télé, lors des débâts spectacle, ils boivent les paroles du 1er qui se présente comme un "économiste réputé" (ce lenglet par exemple) pour qui rien n’est possible quand on s’attaque à la Finance, aux institutions... "lui qui sait" a bien dit qu’il faudra de la rigueur,"lui qui dit bien" qu’"on vit" au dessus de nos moyens.
    Ils sont habitués à se serrer la ceinture, à compter, toujours compter... tous ces "petits" chiffres mis bout à bout leur brouillent l’esprit, la peur du lendemain ne les quitte plus.

    Cela n’excuse rien, mais le discours de la furieuse les rassure...elle au moins sait qui sont les coupables de tous leurs malheurs...

    Jean Luc, c’était trop intellectuel pour eux.
     la poésie, ça les effraie alors ils s’en moquent (ça facilite la comprenette),
     l’histoire, ils n’en connaissent que la traversée de Paris ( qui les a bien fait rire),
     les meetings, c’est trop loin et donc trop cher, c’est du folklore de bobos (comme y’en a qui disent ceux qui sont au pouvoir)
     la finance , ils savent bien qu’elle a tous les pouvoirs (comme le banquier qui les convoque dès le 1er € de découvert),
     les belles paroles de la gauche, ils n’y croient plus depuis longtemps (tous pareils, tous copains, tous plein de fric... tous ceux qui ne s’interessent à leurs difficultés que pour les élections : maires, conseillers généraux, députés, sénateurs, ...alors ministres ou président, juste là tous pour le pognon...),
    Ce ne sont pas des intellos. Leurs gamins ne sont pas des champions à l’école (mais eux c’était pareil, c’est héréditaire...).

    Pour eux, pas de sorties au ciné ou au spectable... juste les matchs du dimanche au terrain des sports, les fêtes locales, entre copains de misère et ensemble on reparle des "grandes" théorie de MLP, on rit sous cape... au moins, ça donne un sens à cette vie.

    Et aujourd’hui, ils jubilent parce qu’ils nous ont bien eu avec ce vote FN, comme quoi ils ont eu bien raison... ça emm.... les gros !!
    Pour certains, c’est encore un vote honteux, ils le taisent.
    Mais pour d’autres, ça devient glorieux... ça donne de l’importance car ce sont eux qui vont décider qui des 2 zéros du 22 sera élu ! On ne parle plus que des électeurs de Le Pen à la télé.

    Oui, mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que ce sont eux et toujours eux les pigeons, eux qui n’auront jamais d’autres choix à cause de ce vote "utile" fait pour protéger l’UMPS, ceux qui ne verront jamais (et heureusement) leur idole au pouvoir parce que, toujours, les "autres" 80% lui feront barrage !
    Ils sont coincés pour longtemps dans cette stratégie débile qui fait que des petis candidats deviendraient des risques pour la démocratie !
    Honte à ceux qui ont permis cette mascarade.
    Honte à ces médias qui ont annoncé le tiercé gagnant depuis si longtemps...

  • Merci François pour cette bonne taloche de rappel , ça revigore !

    Les journalistes policiers,
    Marchands de calomnies,
    Ont répandu sur nos charniers
    Leurs flots d’ignominies.
    Les Maxim’Ducamp, les Dumas,
    Ont vomi leur eau-forte.
    Tout ça n’empêch’pas,
    Nicolas,
    Qu’la Commune n’est pas morte !
    (Eugène Pottier)

  • J’ai beaucoup pleuré en apprenant les résultats, une déception de l’ampleur de l’espoir que le front de gauche a suscité chez nous.

    Mais après avoir séché mes larmes je me suis rappelé qu’autour de moi, nombreux sont ceux qui ont voté Hollande parce qu’ils voulaient absolument que la gauche soit au deuxième tour par peur d’un deuxième 21 avril.
    Peut être même qu’ils auraient été assez nombreux pour faire passer le front de gauche au deuxième tour (9 points sur les 28 de Hollande auraient suffi).

    De toute façon, plus que la victoire c’est le combat qui est important et c’est sans doute ce que devaient se dire les résistants de la deuxième guerre.

    En tout cas merci à Jean Luc qui s’est battu comme un tigre, merci à son équipe et aux militants tout aussi méritants.

  • Bon cette fois on est un peu déçus. Mais il y a une autre élection en 2017... Si on rentre pleurer à la maison on risque d’avoir MLP en tête au premier tour. Il faut dès maintenant penser à la façon d’empêcher ça....

  • > Depuis bien longtemps, j’en suis convaincu : nous avons à refaire, en sens inverse, le chemin parcouru par les néo-libéraux dans l’après-guerre.

    En cas de crise systémique et d’effondrement total du secteur bancaire, ça peut aller beaucoup plus vite. Personne n’a vu venir la chute de Ben Ali ni de Moubarak.

    > bien sûr qu’on ne renverse pas, en quelques semaines, un Front National installé dans le paysage depuis un quart de siècle

    Surtout si l’on ne fait pas son boulot d’aller écouter ses électeurs qui devraient objectivement voter à gauche...

  • @François v. et tous les autres qui pensent que le vote frontiste n’ est motivé que par la xénophobie et ne s’ explique que par un manque d ’éducation (pour le dire poliment ) : sortez vous ça de la tête !

    ça n’ explique rien et c’est contre productif ( on voit bien le résultat)
    Leur faire honte ne les empêche pas de (mal)voter (bien au contraire) , le seul résultat c’ est qu’ ils dissimulent leur intention, et on ne combat pas efficacement un adversaire invisible .

    Comment voulez vous convaincre quelqu’ un si vous commencez par l’ insulter ... et tout le monde sait (ou devrait se rappeler) qu’ une partie de l’ électorat de la famille du borgne vient des déçus de la gauche .

  • Merci pour ce message d’optimisme François.

    J’aime rajouter ce message-ci, quand je console les camarades : arrêtez de dire que vous avez honte d’être Français. C’est aussi imbécile que quand les lepenistes disent être fiers d’être Français. Soyez fiers de votre propre engagement et de nos rassemblements historiques !

    http://youtu.be/WscVYSu-O2w

  • Il n’est pas plus facile pour des militants de gauche que pour des gens ordinaires d’échapper aux illusions médiatiques, et encore plus de ne pas prendre leurs désirs pour des réalités.
    Etant l’un d’eux, j’avoue avoir cru - en mon for intérieur - que le bel accident pouvait être possible, même si ma tête me rappelait le temps long de la politique.
    J’en étais inquiet pour les candidats du Front de Gauche aux législatives : essayer d’égaler un Mélenchon à 15 % dans sa circo, ça aurait été très dur....
    Me voila rassuré. L’écart sera moins grand et tout le travail militant fait aux présidentielles sera sans doute mis à profit de manière plus modeste mais plus productive.

    N’empêche que Dimanche, j’en avais gros sur la patate.

  • Merci François
    Oui l’heure est donc aux larmes pour certains. Pour un triomphe que nous méritions et que l’on nous aurait volé.
    Pourtant, ces fameux sondages qui nous voyaient si haut, ont trop encombré nos esprits, et passer de 13% à 11% ne mérite sûrement pas de se dessécher en nous vidant de nos larmes.
    Parmi ces pleureurs et pleureuses convaincus, beaucoup ont passé un peu trop de temps à surveiller des chiffres pour en déceler les moindres frémissements après la virgule, révélant ainsi leurs propres incertitudes, et donnant une caution énorme à cette machine qui conjugué à l’influence des médias dominants, finissait par réduire la dynamique du Front de Gauche, à une projection intellectuelle vide de sens, et parfaitement linéaire.
    Se sont les mêmes aujourd’hui, qui ayant séché leur larmes, commencent à s’interroger sur ce que l’on aurait du faire, passant du rôle du dévot farouche, à celui de politologue de comptoir.
    Certains se demandent si on à pas eu tort de parler « trop compliqué », d’autres trouvent que l’on n’aurait pas du taper si fort sur Marine, d’autres se disent que le fait de vouloir régulariser les sans-papiers nous a fait perdre 1 million de voix, d’autres pensent que l’on aurait du parler davantage de vie quotidienne, et moins d’économie, que l’on aurait du parler de l’insécurité, ou éviter de parler si fort du mariage homo. Sans parler de ceux qui pensent tout bas que la personnalité du candidat était un handicap, ou qu’il n’était pas assez entouré de gens brillants qui auraient pu influencer les médias.
    Il est sûr que tout n’était pas parfait dans cette campagne. Et il sera très intéressant de savoir sur quels sujets développés ou ignorés, l’on aura pu séduire ou effrayer. Possible également que certains trouvent un intérêt à faire leur petite autocritique.
    Mais il faut avant tout reconnaître les petits et les grands miracles qui s’y sont réalisés.
    Pour moi, d’abord, c’est l’incroyable organisation de tous et qui a jamais eu une seule merde dans les meetings, déplacements
    et collages.
    Après c’est d’avoir pu entrainer des gens de tout bord.
    Ensuite, c’est l’éducation populaire. Car tous ceux qui sont rentrés la dedans ont été changés, et ont encore envie d’apprendre.
    C’est d’avoir également réussi à remettre la révolution à sa place de nécessité historique.
    Enfin, c’est d’avoir créé une école de décodage et de dénonciation des médias, dont tu es un de nos plus brillants potaches.
    Cado : Une petite phrase de Marx, qui vient de lire ta prose :
    "Parfois, les ouvriers triomphent, mais c’est un triomphe éphémère. Le résultat véritable de leurs luttes est moins le succès immédiat que l’union grandissante des travailleurs Cette union est facilitée par l’accroissement des moyens de communication qui sont créés par une grande industrie et qui permettent aux ouvriers de localités différentes de prendre contact."

  • L’explication au vote raciste ou peureux de certains qui ne voit ni un coloré ni un voyous, jamais, et vote "contre", c’est qu’en réalité, si, ils en voient, tous les jours même.

    A la radio, a la TV, dans les journaux papier, les ragots...

    Voila.

    Après faut pas non plus majoré la vague fasciste, on se planterait lourdement a ce sujet.

    Certaines personnes s’aperçoivent juste maintenant qu’il y a dans les rangs de la droite des gens aussi pourris que ceux qui sont a l’ED et qui de fait, aujourd’hui, les ont rejoins.

    Meluch cite Leon Tortsky a propos de l’histoire qui est longue et cruel, oui, mais elle a fortement accélérée il semblerait.(je ne prend aucun exemple, je vous laisse y penser et les trouver, ils sont là, sous nos yeux)

    Tout va plus vite, tous le monde le vois, le sent, et y compris l’effondrement de ce syteme.

    Bref, c’est pas maintenant qu’on va déprimer, au contraire, j’ai une patate comme jamais.

    Il va falloir conjuguer avec nos vies pas toujours facile et avancer, toujours plus vite toujours plus fort.

    On a une vision, on sait ou on va, du moins ou l’ont veut aller, et ca, ca manquait.

    Quand a moi, je suis très loin d’etre petit bourgeois :)

    Plus que jamais, nous somme assuré que il ne faut écouter ni les sondages, ni les médias, ni même certaines de nos impressions qui peuvent etre et son toujours trompé par quelque chose.

    Et a la limite on s’en fout.

    On marche et on ne s’arrête pas, tout sera embarqué sur notre passage o/

  • Beaucoup de choses à dire ; mais il faut laisser le temps au temps (!) car les moyens à remettre dans le sens que prone J.L Melenchon en particulier la Démocratie comme elle est pratiquée mérite une bonne lessive . C,est pour autant qu’il soit sincère plus qu’un combat ! Aussi ne réagissons pas en urgence ; il faut réfléchir car on attend des réponses immédiates ......très dangereux ! L’idée de la Constituante doit faire son chemin .

  • @ François Vidit

    Je crois que dans toutes les campagnes du monde, depuis toujours, la "pensée politique" se résume en très peu de phrases :

    - "Ici, c’est chez moi, et je fais ce que je veux"
    - "Moi, je dois rien à personne, alors me demandez rien"
    - "Marre que c’est toujours les mêmes qui profitent"

    "L’humain d’abord", c’est le démontage systématique de ça, à travers l’éducation et l’engagement. C’est long, c’est difficile, et c’est toujours à refaire.

  • Nous ne sommes déprimés que bercés par nos propres
    illusions, portées d’abord par la direction de campagne
    "on ne se donne plus d’objectifs" "tout est possible".

    A leur décharge, ils étaient dans l’ivresse de l’action.

    Et oui l’ennemi de classe avait encore des dents et il
    ne nous en a montré qu’une très faible partie.

    L’acquis est important, construisons autour.

  • La première fois que j’ai semé des carottes avec mon petit fils, il descendait en courant tous les matins pour voir si elles avaient poussé. Et les carottes, ça germe encore plus lentement que les autres graines. Faut attendre 15 jours et plus. Ressemer si la germination s’est mal faite, ou si les fourmis ont pillé les graines. Pas oublier de désherber. Plusieurs fois. Éclaircir pour laisser assez de place aux carottes qui veulent grossir. Veiller à la mouche de la carotte par des moyens non toxiques.

    Faut le temps qu’il faut, c’est tout. Un jour, on déguste les premières petites carottes, bien fraîches, bien sucrées. Elle sont grosses comme le petit doigt, ces premières carottes. Mais quel délice !

    Moi, je trouve que ces 11 et quelques pour cents, c’est comme les premières carottes : pas gros, mais savoureux. Savourons, camarades !

  • à mon sens, il ne faut surtout pas dire RDV en 2017
    mais, aux Législatives de juin, faisons un raz de marée

    plus le Front de Gauche aura de Députés, plus FH sera tenu d’en tenir compte pour nommer son Premier Ministre
    et plus le FdG aura de Ministres en capacité d’influer sur la politique du PS

    la révolution commence ici, à bouleverser la politique de Droite du PS

    haro sur les Législatives !!!!!!!!!!!!!!!!!!

  • On a bien travaillé ! Ce sont les premiers mots de Mélenchon lors du dernier meeting Porte de Versailles.

    On a récolté 11%. Verre à moitié vide ou à moitié plein ? On s’en fout ! Ce qui compte, c’est toutes ces graines semées qui dorment maintenant sous la terre. Attendant de naître. Toutes les graines que nous continuerons à semer. Toute cette résignation évaporée. Tous ces gens qui attendent le troisième tour social en affûtant tout ce qui coupe, pique, tranche. Tous ceux qui sont prêts pour la castagne. Tous ceux qui le seront demain. Ou après-demain.

    Mon grand-père était éleveur de chevaux de trait. Il avait toujours avec lui une fine baguette de noisetier. Pas pour taper sur ses juments. Non. Pour donner un grand coup dans l’air. Le sifflement de l’air suffisait presque toujours à faire avancer la jument rétive. Qui se souvenait très bien que la baguette lui avait caressé le cul des années auparavant. L’air a sifflé bien près de la croupe de Hollande même s’il a fait un bon résultat. Et il sait maintenant qu’on saura lui cravacher le cuir, et d’importance ! s’il n’avance pas vers où on a décidé d’aller. Ah ça bien sûr, il lui faudra pas mal de francs coups de baguette pour reprendre le bon chemin. Et personne ne songe que cette carne pourrait devenir un jour un socialiste. Mais on troquera le bidet bancroche pour de meilleurs chevaux plus obéissants.

    http://partageux.blogspot.com

  • le vote pour le front de gauche a été très élévé même majoritaire à la courneuve dans paris 18ème à clermont-ferrand et marseille et le sud-ouest
    voir ce lien fort intéressant
    http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/visuel/2012/04/23/rapports-de-force-entre-les-candidats_1688324_1471069.html

  • Très juste : il faut dès maintenant se remobiliser. Je regrette infiniment que les socialistes oublient de dire que parmi ceux qui ont voté Hollande, beaucoup et j’en connais certains auraient voulu voter Mélanchon mais ont préféré ne pas prendre un trop gros risque en votant"utile". je ne suis pas sûre qu’ils ne représentent pas les 4 ou 5 pour cents qui ont été manquants.

  • Heureusement que vous êtes là. Au fait une télé de gauche ça vous dirait ? On a juste un millionnaire de gauche à trouver. Enfin, sans être millionnaire on peut diffuser sur le net.

  • Bonjour.

    Le Front de Gauche à ouvert une brèche dans les idées, les Français qui ont découvert qu’on pouvait proposer un SMIC plus haut, limiter l’enrichissement personnel au delà de 30.000 €, revenir sur la retraite à 60 ans, interdire les licenciement boursier....
    Mais, il manque au Front de Gauche plus d’engagement contre l’Europe. Il ne faut pas seulement contester l’Europe "austéritaire", et vouloir changer l’Europe, car cela fait 20 ans qu’on nous parle de changer l’Europe. Le Front de Gauche n’a pas pousser sa réflexion assez loin sur une sortie complète de l’UE et sur le retour à une monnaie nationale parallèle. Une 2ème monnaie totalement sous contrôle du peuple, sans banque privée, sans intérêt, impossible à aspirer par les marchés financier, impossible à exporter à l’étranger, bref un monnaie nationale en plus de l’Euro.

    Si un jour le Front de Gauche est capable de parler de sortir de l’UE ou a défaut d’une monnaie parallèle, alors il pourra détrôner l’épouvantail de service, et même les leaders médiatico financier que sont l’UMP et le PS.

    http://info-resistance.org/livres/une-monnaie-nationale-complementaire/

  • Super article !
    Ce que je retiens c’est qu’une révolution sociale ne naît pas dans le coton mais sous une chape de plomb !
    J’ai franchement été déçu en entendant les résultats, utopiquement je voyais Méluche à 20%, sûrement pas Marine Lapeine (jeu de mots...).
    J’ai pu apercevoir la mobilisation autour de moi, j’ai participé à un meeting (enrôlé à la buvette !) et j’ai vu cette effervescence aux différents rassemblements (La Bastille, Toulouse).
    Malgré ses quelques 12% (au niveau national), Méluche s’est bien placé dans ma région (Midi-Pyrénées) et pas seulement en agglomération.
    Le mouvement est lancé, gardons l’élan pour les Législatives.
    On lâche rien !

  • Oui j’ai pleuré quand j’ai vu le score de Le Pen comme j’ai pleuré en 2002 et en 2007... les déceptions successives ne m’ont jamais empêché d’y croire et de me battre. Je sais que les larmes viendront aussi au jour de la victoire parce qu’elles sont le signe d’une grande émotion... et être de gauche c’est n’avoir honte ni de la tristesse ni de la joie. C’était magnifique d’y croire. Merci au FDG pour cette campagne exemplaire, pour ces meetings pleins d’allégresse et de solidarité ! Résistance !!

  • salut
    en 2007 marie george buffet faisait un peu moins de 2%.... on est passé avec elle, mais avec d’autres aussi à 11%. Qui a progressé plus que nous ?
    pas de défaite non, un excellent début au contraire.
    un vrai premier grand pas, avec des meetings qui ont rassemblé, des thèmes abordés frontalement et clairement, des mots qui sont enfin sortis des placards.........
    j’ai distribué des dizaines de tchios à des gens enthousiastes qui en prenaient deux pour les filer aux collègues du boulot ou du quartier
    j’ai envoyé le petit film de jorion à tous les gens que je connais et qui avaient tous décidé de voter "utile"...
    oui ruffin tu as raison, retroussons nous les manches... les graines de l’espoir seront arrosées de notre sueur et de notre salive, mais elles finiront par pousser. pour l’instant elles font leurs racines. soyons tenaces et patients.
    à la prochaine

  • Pour bien connaître les armes de l’ennemi, une lecture indispensable :
    TV LOBOTOMIE La vérité scientifique sur les effets de la télévision de Michel Desmurget aux éditions Max Milo.
    Vous apprendrez ainsi que la télé est une arme de destruction massive de la pensée et ceci quel que soit le programme !

  • Je disais la même chose en m’adressant à un déçu du Front de Gauche. http://bit.ly/I9FNwD

    Je rajouterais (hypothèse) qu’une petite partie de la classe ouvrière (la plus dotée en capital politique et culturel) s’est retrouvée dans cet élan JLM. Elle est revenue au bercail après abstention ou dégoût du Politique. C’est heureux et cela ouvre de belles perspectives.

    Hypothèse :l’adhésion à JLM vient peut-être aussi d’une partie de la classe moyenne, surtout des jeunes en précarisation... (1700 euros pour le Smig)

    Il reste que par ailleurs les obstacles demeurent dans les couches les plus touchées du monde ouvrier, chez les employés et aussi les ruraux à la dérive. Tous ceux-là sont encore sensibles aux explications "simplistes" du FN où le Slogan (ressassé X fois) a plus force d’évidence que des explications complexes (mais nécessairement complexes) sur leur situation.

    Travail de longue haleine.
    et comme le dit la chanson : Ce n’est qu’un début, continuons etc etc.

  • Merci pour ton article François.
    J’ai fait une analyse personnelle du scrutin et j’y vois pour ma part une victoire de la gauche anti-libérale :

    l faut comparer ce qui est comparable j’ai donc pondéré les chiffres en multipliant les résultats par 1,035 pour avoir un nombre d’inscrits à peu près similaire.

    Je prends en compte les pourcentages officiels par rapports aux suffrages exprimés, mais je rajoute également les pourcentages par rapport au nombre d’inscrits.

    J’ai ensuite regroupé les candidats par "famille" ce qui est totalement subjectif, (Joly fait davantage que Voynet mais moins que Voynet et Bové réunis, cependant celui-ci représentait aussi la gauche antilibérale en 2002 ; faut-il additionner les voix de Dupont Aignan à celles de la droite ? ; Où classer Jacques Cheminade ? là je n’ai pas trouvé, mais sans aucun mépris pour lui, son score influe peu sur les grandes tendances.

    Que se dégage -t-il de ce scrutin, une forte poussée de Le Pen, mais globalement la droite extrême Sarko+Le Pen perd des voix.

    L’effondrement du centre droit, Hollande ne faisant pas beaucoup mieux que Royal alors que Bayrou sombre.

    Et la progression de la gauche antilibérale,avec le succès de Mélenchon qui a rassemblé davantage que le PC et les trotskystes réunis

    La gauche antilibérale a gagné plus d’un million et demi de voix !

    L’abstention a également fortement augmenté de deux millions de voix et bon nombre d’entre eux sont des anarchistes et des gens de gauche qui considèrent l’élection comme une mascarade mais qui sont présents dans les luttes.

    Il ne faut donc pas désespérer de ces résultats, la vraie gauche est sur le bon chemin et elle devra se faire entendre dans la rue.

    Il faut démasquer Le Pen qui sert habilement un discours alter mondialiste qui est incompatible avec le racisme et la xénophobie.

    (comparatif elec-3)

    J’ai rajouté une autre présentation des résultats basée autour de la fracture du référendum de 2005 en additionnant les oui d’un côté et les non de l’autre.Ceci pour montrer la hausse dans l’opinion du sentiment anti mondialisation libérale, tout en gardant à l’esprit que ce n’est pas peut être pas le critère déterminant pour cette élection. Mais ça explique également le bon score de Le Pen qui a su surfer habilement sur ce thème.

    Ceci est juste une analyse, et non pas un appel à unir les forces de gauche et du FN pour combattre le libéralisme. Pour nous, il ne peut pas y avoir d’entente avec un parti raciste et xénophobe. Mais c’est peut-être aussi une indication sur le discours à tenir pour les votants du FN qui ont été séduits par les thèmes d’un retour au protectionnisme et de la lutte contre la mondialisation.

    (comparatif elec-4)

    Pour accéder aux fichiers : http://ti1ca.com/r5usuls4-comparatif-elec-3-comparatif-elec-3.xls.html

    http://ti1ca.com/9m8d3a2s-comparatif-elec-4-comparatif-elec-4.xls.html

    D’autres analyses sur ma page facebook :
    https://www.facebook.com/pages/R%C3%A9sistances-Sauvons-la-d%C3%A9mocratie/243536015715344?ref=tn_tnmn

  • Bonjour François Ruffin,

    Je suis d’accord avec vous:les graines de l’espoir vont germer si nous les arrosons avec notre élan et notre détermination.
    Mais le chemin n’existe pas, il n’est pas déjà tracé , il se fait à chaque pas.
    Merci d’être là !

  • Une petite chiure de mouette sur le pare-brise du camarade Ruffin.
    Et non, tu ne seras pas ministre du commerce cette fois ci... Tu avais commencé à y croire hein petit chenapan ! Et ce n’est pas avec l’entretien perpétuel de l’illusion dans la constitution d’un pseudo parti de masse voulant rejouer les 30 glorieuses que l’on va se sortir de la merde. L’urgence c’est de sortir de la société industrielle et du productivisme , mais tout le monde s’en fout, mieux vaut essayer de rejouer le Front Populaire et entretenir l’illusion fallacieuse que ce monde est réformable.

  • Merci pour cette mise en perspective optimiste, je viens de laisser un commentaire dans le même sens sur le Grand Soir.
    On lâche rien, et ce n’est que le début.

  • merci ! ( mais l’électorat de Mélenchon n’est pas un électorat de bobos )

    http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/non-l-electorat-de-melenchon-n-est-115594

    on a été décus 5 minutes, mais de 4% à 11% en quelques mois avec un programme vraiment radical ce n’est pas un échec, ce n’est pas une réussite, c ’est un triomphe

  • Merci pour ce texte.

    Je m’interroge sur : "ses militants se recrutent surtout dans la petite-bourgeoisie urbaine (dont je suis). "
    @François Ruffin : Qu’appelez-vous "petite-bourgeoisie" ? Comment la définissez-vous ?

    Je pense connaître les réponses à ces questions, réponses qui, si mon intuition est exacte, ne me conviennent pas.

    Arrêtez-moi si je délire, mais j’ai l’impression que pour vous, le bourgeois est avant tout celui qui n’a pas de soucis à se faire pour remplir son frigo jusqu’à la fin du mois, ou pour partir chaque année loin en vacances, etc... Le petit bourgeois serait ainsi celui de la classe juste au dessous, avec un tout petit peu plus de soucis mais pas assez pour être considéré précaire, restant assez loin de la pauvreté et à des années lumières de la misère. Dans les à-côté on peut ajouter qu’il aime la lecture, le théâtre, la danse moderne et les expos.

    Je ne suis pas d’accord, pour moi les classes ne se définissent pas par leur niveau de vie ou leur style de vie, mais par la place qu’elles occupent, à la fois dans les institutions et dans l’économie. Le bourgeois se définit d’après le fait qu’il emploie les institutions (mises en place par et pour lui) afin de garantir son droit à exploiter son prochain : par le salariat, la rente, l’usure, le bail, etc...

    Selon ce point de vue, voter pour le Front de gauche quand on est petit-bourgeois, c’est comme voter à droite quand on est pauvre (où voter PS quand on est de gauche :p).

    Le simple fait de ne pas avoir à se soucier du lendemain ne fait pas de vous un "petit-bourgeois", pas plus qu’un spéculateur ruiné ne devient un "grand prolétaire".

    Mais j’ai abusé en répondant pour vous, désolé ! Peut-être que c’est tout autre chose que vous entendiez.

    Bonne continuation.