17 novembre 2018 - 17 novembre 2020 : J’veux (toujours) du soleil !

par Cyril Pocréaux, Guillaume Tricard 17/11/2020

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On se demandait où ils en étaient, ce qu’ils devenaient, deux ans après s’être jetés corps et âme dans la bataille. « Hé, ça fait deux piges tout juste que les Gilets jaunes ont pris les ronds-points. On rappellerait pas Cindy, Dédé, Loïc, Khaled, Natacha et les autres ? », on s’est dit…

Natacha : « J’espère que mes enfants n’auront pas la même vie. »
A Nîmes, Natacha, handicapée, survivait en fouillant les poubelles.

« Sur les ronds-points, on avait rencontré des gens avec mon mari, mais aujourd’hui c’est fini. On voit encore Papy, notre ami, qui nous avait proposé de venir. Mais j’ai recroisé des gens en ville après le mouvement mais ils ne m’ont pas saluée, j’étais triste… C’était l’une des seules fois de ma vie ou je suis sortie pour parler de mes problèmes, de notre misère, parce que d’autres gens comme nous étaient sortis également. J’ai aimé ce moment. Quand il y a eu l’avant-première du film à Nîmes, c’était un moment très fort. Je ne pensais pas que je serais capable de parler devant des gens avec un micro.

Ca fait longtemps que je ne suis pas retournée sur le rond point.
C’est encore plus dur pour moi aujourd’hui. J’ai perdu quinze kilos depuis deux ans à cause de l’anorexie mais je ne veux pas me faire hospitaliser. Le médecin me l’a recommandé mais les hôpitaux me font peur, je ne veux pas être enfermée.
Mes enfants sont en famille d’accueil à Montpellier, je les vois à peu près une fois par mois mais c’est difficile : on n’a pas l’argent pour faire l’aller retour. On a toujours les mêmes problèmes : pas d’argent, une petite aide pour vivre. Je continue à aller au Secours Populaire ou aux Restos du Cœur car je n’ai pas le choix. Je sais qu’il y a des aides qui existent mais je ne sais pas comment ça fonctionne, c’est toujours compliqué.

J’aimerais que mes enfants s’en sortent, j’ai envie qu’ils réussissent l’école mais c’est très dur. Mon fils est très en difficulté. j’essaye de le faire aller dans un collège à Montpellier, mais il a deux ans de retard et c’est très dur de le suivre, parce qu’on ne se voit pas. Dans leur famille d’accueil ça a l’air d’aller alors tant mieux, même s’ils ne s’entendent pas bien ensemble. Pendant tout le confinement je n’ai pas pu les voir, presque trois mois, c’était très dur. L’an dernier à Noël, je les ai eus ensemble pendant trois jours et ça s’est bien passé, on a même pu faire un vrai repas de Noël. Je ne sais pas si on pourra cette année mais j’espère vraiment. J’espère que mes enfants n’auront pas la même vie que moi. »

Dédé : « Mes parents, ça les a émus. »
A Dions, Dédé, alors au chômage, tenait les ronds-points.

« J’étais au chômage pendant le mouvement, en maladie professionnelle parce que mon patron utilisait des produits espagnols interdits en France. Je m’étais retrouvé à l’hosto pendant trois mois et demi. Quand le mouvement est parti en couilles, sur la fin, je me suis déplacé avec le peu d’argent que j’avais pour chercher du boulot. J’ai trouvé dans les espaces verts. Depuis le 1er mai, je suis passé chef d’équipe. C’est dur mais je me plains pas : je sais que j’ai de la chance de bosser. Je gagne 2 000 € pour la première fois de ma vie et je suis devenu imposable !
Je me sens aussi beaucoup plus solitaire, parce que j’ai vu les gens dire pleins de choses mais ne pas nous aider. Je suis trop déçu, je ne vois personne bouger. Je me souviens que je suis allé dès le premier jour sur le barrage et que j’ai adoré cette période. Le problème c’est que les gens attendent que d’autres bougent pour eux. Ils nous soutenaient mais ne venaient pas. Quand ils passaient en voiture, ils disaient qu’ils étaient avec nous mais ils ne descendaient pas de la bagnole. Alors, au bout d’un moment, tu rentres chez toi. Et depuis, je suis différent : calme, zen.

Mon plus beau souvenir, ça restera quand même la projection du film sur le terrain de Jérôme avec François, 3000 personnes, une super ambiance, des gens de partout alors que personne ne se connaissait… Je m’en souviendrai toute ma vie. C’était un moment extraordinaire.
C’est arrivé deux, trois fois qu’on me reconnaisse, oui ! J’ai croisé une personne un jour au supermarché qui m’a dit qu’elle m’avait vu à la télé et que ce que j’avais dit était super. Avant les élections, le nouveau maire de mon village est même venu chez mes parents parce qu’il avait vu le film à la télé et il m’a félicité. Mes parents n’étaient pas trop gilets jaunes, ils s’en méfiaient un peu. Mais ils ont vu le DVD et là ils m’ont dit qu’ils étaient super émus. Et moi aussi, du coup… Le maire ? Lui, il voulait que je vienne sur sa liste, parce que soit disant que je parlais bien, et que je connaissais du monde. J’ai refusé d’y aller : il me traitait comme ‘‘le mongolien du village’’ avant le mouvement…
Après, il y a eu le coronavirus. Moi ce qui m’énerve le plus, c’est qu’on nous a privé des fêtes votives cet été dans nos villages. C’est des moments qu’on attend toute l’année pour se retrouver. Dans les fêtes, il y a 300, 400 personnes, du village et du coin et on nous a interdit de nous rassembler et de faire la fête. Les petites manades du coin elles sortent pas, c’est écœurant. Et là ce weekend, il y a la feria à Arles, dans deux semaines celle de Nîmes et des rassemblements à Paris avec des milliers de personnes ! On se fout vraiment de notre gueule !
La seule solution ce serait de recommencer plus fort. Bloquer les buralistes, les pompes à essence, plutôt que des ronds points, qu’il y ait rien qui rentre pour l’état. C’est pas les routes qui faut bloquer, c’est l’économie.
Mais là, pour ce 17 novembre, je vais aller prendre mon fusil et aller aux sangliers [NDLR : c’était avant l’annonce du reconfinement !] ! Je voulais lancer un truc mais ça n’a pas répondu… »

Khaled : « C’est nous qui faisons tout. »
Près d’Annecy, Khaled, amputé des deux jambes, avait trouvé de la « fraternité » sur les ronds-points.

« Dans ma vie personnelle, deux ans après les ronds-points, y a eu beaucoup de transformations, même si ce n’était pas toujours de ma volonté. Des choses qui ne m’ont ni pleinement comblé, qui ne me laissent pas insatisfait non plus... En tout cas, certaines choses n’ont vraiment pas changé : je suis toujours amputé des deux jambes, hein, mais je dois toujours montrer patte blanche auprès de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) et faire valoir mes droits !
Les ronds-points, c’était l’époque bénie. Tout ce qu’on avait soulevé, tout ce qui nous liait… On réfléchissait ensemble, et c’est ça qui les a fait flipper. Il y avait une vraie profondeur, une largeur de vue dans nos échanges. Mais quand on en voyait le récit dans les médias, ça avait l’air pathétique. On nous disait incultes, moi je pense que c’était l’inverse : on a grandi par l’intelligence collective. Mais toute notre volonté a été annihilée par la perte des ronds-points.
Maintenant, la question se pose : qu’est-ce qu’on en fait, de tout ça ? On ne sait pas. De mon côté j’essaie d’œuvrer, sur Annecy, dans une Maison du peuple. J’adhère entièrement à tout cela. C’est un peu une alternative aux ronds-points, dans une idée de partage, de mise en commun. Il faut qu’on construise des alternatives qui nous conviennent. Je suis marié, j’ai quatre enfants. Alors, qu’au moins, si je ne suis pas la solution, je ne sois pas le problème. Je ne tourne pas la page, non. Je garde la flamme et l’espoir, mais sous une autre forme. Il n’y a peut-être plus de grosses manifs sur les Champs, mais c’est nous qui faisons tout.
C’est nous.
C’est nous qui faisons tourner les usines.
C’est nous qui construisons les routes.
C’est nous qui éduquons les gosses, qui prenons soin des vieux.
On doit être fiers de ce qu’on a bien fait comme de nos erreurs. On a semé des graines, on va les faire germer. Qu’on les fasse pousser et elles deviendront des chênes, des arbres fruitiers, des buissons de baies. »

Cindy : « De vrac et de proximité »
A Privas, en Ardèche, Cindy et David voyaient « du soleil au bout du tunnel ».

« On a coupé avec les ronds points après notre mariage. Au bout d’un moment, quand tu vois les LBD passer juste à côté de toi, que les gens ne bougent pas, tu choisis de reprendre ta vie de famille que tu délaissais chaque week-end. Alors, même si on voyait que le monde marchait toujours plus sur la tête, on a repris notre vie au quotidien. D’ailleurs, tout le monde est rentré chez soi.
Moi, j’avais perdu mon emploi dès le mois de décembre 2018, puis David a été licencié pour inaptitude physique, il avait des problèmes de santé. Ensuite, on a eu envie de retrouver le lien et les rencontres qu’on faisait sur les ronds points ou dans les débats sur le film. On réclamait du pouvoir d’achat, mais on avait appris à connaître le lien social ! On est partis sur un hyper grand projet : transformer notre maison, à Alissas, en Ardèche, en gîte, entre chambre d’hôtes et camping, et tout partager avec les gens qui passent, la piscine pour les enfants et le bout de jardin. On a eu beaucoup de travaux, que David faisait seul, mais on a réussi à ouvrir, en juillet. Et on a un succès fou, on rencontre plein de monde, c’est formidable ! Tu peux recevoir des Italiens, discuter politique, ‘‘Et qu’est-ce que tu fais ? Non je bosse pas, j’étais Gilet jaune’’, et c’est bien vu !

On veut aussi faire une sorte de service public de vrac et de proximité, aller vers les gens et les petits vieux qui ne peuvent pas se déplacer dans les villages… On se battait en tant que Gilets jaunes pour les petits papys et mamys qui font les poubelles, mais on ne pouvait rien faire. Là, on essaierait. Le problème c’est que l’année prochaine on va être très lourdement taxés pour ça, 27 % de CSG, de CRDS, etc. C’est une année test, mais on est trop petits pour s’en sortir. Alors, il va falloir qu’on retrouve un autre boulot très rapidement.
Toute cette période ? Je ne crache pas dessus : on a vu et découvert plein de choses. En fait on a toujours été Gilets jaunes, même sans le gilet. On reste des citoyens en colère. »

Loïc : « En procédure de surendettement. »
Loïc, jeune papa et pizzaïolo à Albert, n’arrivait plus à joindre les deux bouts.

« Je ne vais plus manifester parce que je n’ai plus le temps, j’ai trop de boulot, et je ne peux pas payer l’essence pour aller à Lille où Paris. La charge de travail a augmenté, je fais beaucoup plus de pizzas. Du coup je gagne un peu plus d’argent, mais ce n’est pas suffisant pour tout payer, ni les dépenses courantes, le loyer, l’électricité, les impôts, ni mes dettes. Au moment du film je venais de me séparer de la mère de mon fils, qui venait de naître, et j’avais toutes les créances sur le dos. Ça ne s’est pas arrangé. Je suis en procédure de surendettement depuis le 28 juillet. Mes dettes, des crédits à la consommation, sont gelées et la commission a deux ans pour évaluer la situation, mais je ne sais pas ce qui va se passer. Heureusement, j’ai un patron extraordinaire qui m’a balancé 1000 euros de prime Covid, parce qu’on a beaucoup bossé.

Je vais plus manifester parce que je ne peux plus, j’ai vu un ami se faire blesser par des tirs, ça n’incite pas non plus et je comprends que ça décourage du monde. Mais je suis toujours gilet jaune. J’ai la nostalgie de ces moments-là : on faisait partie d’un tout. Un vrai esprit de famille. J’ai encore des contacts avec certains.
Niveau politique, je ne vois pas de perspective, pas de sursaut. Ça présage rien de bon… Rien n’a été fait pour notre détresse sociale, ça s’est même un peu aggravé. Quand je vais au tribunal pour la garde de mon fils et que je dois sortir mille euros de frais d’avocats… Alors, j’ai pas de projet, à part essayer de m’en sortir financièrement, et avoir un appart un peu plus grand pour mon fils, parce que 42 m2, c’est pas beaucoup. Je le vois deux fois par mois. Mais j’ai pas cette vue sur l’avenir qui me permettrait de souffler un peu. »

Carole : « Non, non, rien n’a changé… »
A la Barque, Carole, auxiliaire de vie, libérait les péages pour « reprendre le pouvoir ».

« J’ai arrêté les ronds-points au bout d’un an. Petit à petit, je ne me suis plus reconnue dans le mouvement. Au bout d’un an, il avait été repris par les syndicats, et n’était plus apolitique. C’était un élan où il y avait au début tous les niveaux sociaux, des riches comme des moins riches, des très pauvres, qui dormaient le soir dans nos cabanes. C’était un élan du cœur, et tout le monde avait une raison personnelle pour être là.
Il y a eu la violence, aussi, on a été gazés plusieurs fois par la police sur le rond-point.

Je suis partie, et rien n’a changé pour moi. Le même boulot, et les mêmes difficultés. J’ai continué à travailler auprès des personnes âgées que je suis. Il y a eu le Covid. On a eu droit à un euro de plus par heure travaillée pendant deux mois. Ça me paiera à peine un peu l’usure des pneus... Un euro, alors qu’on allait bosser avec la peur… J’ai dû prendre des médicaments pour dormir à cause de ça. Je l’ai fait parce que les familles et les petits vieux comptaient sur moi, mais ça a été très dur. Macron, il en a fait un truc politique, j’avais envie de lui dire ‘‘Eh, vous avez pas de famille ?’’…
Jusqu’à maintenant encore, je ne me retrouve pas dans nos gouvernants. Alors, je me suis présentée sur une liste aux Municipales, dans mon village, une liste apolitique. Avec même d’anciens macronistes qui s’étaient aperçus qu’ils s’étaient fait avoir ! Il nous a manqué 5 % pour passer…

On est toujours à l’époque des rois, alors qu’on attendait que la France profonde bouge, fasse tomber les privilèges. Ça n’a pas évolué : les pauvres sont toujours pauvres, et on ne taxe toujours pas les grandes fortunes. Les plus riches font toujours leur tour du monde en jet privé, alors que tout peut se faire en visioconférence. Et la pollution ? Un président devrait montrer l’exemple, à tous les niveaux. Mais la première Dame de France (je déteste cette expression) change les couverts et la tapisserie pour des sommes… Moi, je fais les courses pour les petits vieux, mais qu’est-ce que je peux prendre pour eux, avec leurs retraites ? S’ils devaient bien se nourrir, il faudrait que je prenne tous les produits les plus chers. Comme si je pouvais… ça me dépasse qu’aussi peu de gens soient attentifs à tout ça. Quand la France a gagné la Coupe du Monde, tout le pays était dans la rue, et moi aussi, attention, hein, et là, on parle de l’avenir de nos enfants, et personne n’est là… Mais je mets un billet là-dessus : Macron va gicler aux prochaines Présidentielles. Mais on aura qui, à la place ? »

Serge : « Tu te tais et tu acceptes… »
A Nîmes, Serge rêvait de devenir président à la place de Macron.

« Moi, deux ans après, je suis toujours en CDI intérimaire. Entre temps, j’ai quand même pris une mise à pied pour ‘‘conditions de sécurité non respectées’’ sur ma transpalette, en payant pour d’autres. ‘‘Tu te tais et tu acceptes ou sinon je te vire’’ m’a dit le patron. A 58 ans, tu te tais et tu acceptes… Pour le moment je pourrais partir en retraite à 60 ans mais je n’aurais que 800 € de la sécu et 350 € brut de AGIR-ARCO, ça me ferait 1000 € de retraite alors que j’ai démarré à 16 ans. Tu comptes et tu vois que j’aurais cotisé sans arrêt pendant 44 ans.
Du coup, je vais continuer à bosser jusqu’à 64 ans pour garder mes 1600 € mensuels.

A Montpellier, quand le film est sorti, il y avait des gens qui venaient me parler du film.
J’ai eu aussi plusieurs collègues de boulot qui ont vu le film et qui m’ont dit que j’avais raison de m’être exprimé comme ça. J’étais content car il est passé à la télévision et ma sœur qui habite à Albi a pu le voir.
J’ai gardé des contacts avec des personnes que j’ai rencontrées sur les ronds-points à Nîmes mais aujourd’hui tout le monde est dégoûté. Il y a pas mal de gens qui ont pris des amendes dans les manifs du samedi et certains qui ont même été incarcérés. Du coup les gens sont repartis chez eux
On s’est fait enfler par Macron. Il a bien utilisé son tour de France pour convaincre les gens qu’il les écoutait. Mais nous, on était beaucoup dans la rue et on n’a pas été écoutés. Et avec le confinement, ils ont réussi à tuer le mouvement. Maintenant les manifestations sont interdites…
La politique ? J’aimerais participer à des débats contre les gens qui nous gouvernent pour leur démontrer qu’ils ne connaissent pas la vie, qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent.

Je me suis renseigné pour m’investir mais à Nîmes aux municipales, mais ça a été très difficile : la magouille entre les partis. Et la convention citoyenne climat je n’y crois pas : on ne parle pas des salaires, des retraites, du social. Pour moi, le plus important, c’est l’urgence du quotidien, la réalité de la vie que ne connaissent pas les énarques qui parlent très bien.
Tiens, un exemple : Ma mère a 82 ans, elle ne pouvait plus vivre chez elle. Du coup, nous l’’avons installé en Ehpad à Albi, chez Korian. On doit payer 2850 € par mois. Je suis allé la visiter pendant les vacances et j’ai halluciné. Elle était tombée plusieurs fois. Elle avait des pansements un peu partout. On a l’impression qu’elle est livrée à elle même. On ne croise presque pas de personnel dans les couloirs. Je suis allé me plaindre. Ils m’ont répondu qu’il n y avait pas assez de monde pour faire du suivi individualisée. Je leur ai dit d’embaucher. Ils se sont rendu compte qu’elle avait la hanche cassée au bout de dix jours ! Ils me facturent 5 € par repas pour une purée dégueulasse que personne ne mangerait.

J’ai calculé le tarif, ça équivaut à 78 € la journée pour la chambre, c’est plus cher qu’un Campanile ! Et pendant ce temps là, les patrons et les actionnaires de Korian et les milliardaires ne payent pas leurs impôts et deviennent de plus en plus riches !
Si j’étais président ? Pour de vrai ? Je vais te dire : en France, on ne fabrique plus rien, c’est catastrophique. Y a l’exemple des masques que tous les français ont vu. Mais je discute avec des chauffeurs, au boulot, qui sont roumains, bulgares et qui me racontent que les membres de leur famille travaillent souvent dans des usines françaises ou européennes chez eux, mais que les produits fabriqués là-bas reviennent ici pour être vendus en France ! C’est une aberration ! On a des millions de chômeurs, des millions de gens qui veulent travailler et on délocalise le travail à l’étranger dans des pays qui ne consomment même pas ce qu’ils fabriquent ! Il faut empêcher les délocalisations, c’est le grand chantier d’aujourd’hui. »

Recueilli par Guillaume Tricard et Cyril Pocréaux

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